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Renaud Auguste-Dormeuil ( 1968 -Né en 1968 à Neuilly-sur-Seine, Renaud Aguste Dormeuil vit à Paris Le travail de l'artiste, à travers des photographies, vidéos et installations,
explore les « nouvelles cartographies », et les obsessions sécuritaires. |
Distinction
BiographieLe travail de Renaud Auguste-Dormeuil suit une ligne directrice qui évoque souvent la paranoïa ambiante dans notre société occidentale. Ses interventions prennent des formes informatives et utilitaires. Renaud Auguste-Dormeuil détecte les systèmes et les lieux de surveillance dont il fait de nouvelles cartographies destinées a priori aux personnes fréquentant ces lieux. Sous le terme générique de « Réseau MABUSE diffusion », il étudie les systèmes de sécurité des musées dont il constitue des visites guidées et commentées à écouter au casque dans lesquelles il dévoile et décrit le nombre de gardiens, les emplacements extérieurs et intérieurs des caméras, la présence de portes cachées, de faisceaux infra rouge, de systèmes incendie et d’accrochage des œuvres (Visite guidée à thème : sécurité et patrimoine, Musées des Beaux-arts d’Orléans, Bourges, Tours, Chartres, Musée d’art Moderne de la Ville de Paris, 1998-2001). En 2000, il organise des visites en minibus des Ier, IIe, IVe et VIe arrondissements de Paris, repérant les emplacements insolites de caméras de vidéosurveillance et permettant à son public de se faire filmer (Mabuse Paris Visit Tour 11, exposition Nous nous sommes tant aimés, Ensba, Paris, 2000). Renaud Auguste-Dormeuil joue ainsi sur l’ambivalence des obsessions sécuritaires qui rassurent les uns tout en inquiétant les autres, et inversement. Il passe nos institutions, nos villes et nos médias à travers le filtre de son regard décalé et intraitable, qui met en évidence ce que nous ignorons délibérément pour l’avoir intégré. Ayant constaté que la plupart des reportages télévisés témoignant d’attentats ou de catastrophes naturelles sont filmés depuis des terrasses d’hôtels qui permettent une vue dramatique en arrière-plan du journaliste, l’artiste met au point une carte des cibles potentielles d’attentats dans les principales villes d’Europe (Hôtels des transmissions, 2003). Une personne mal intentionnée pourra ensuite s’enfuir avec le Contre-Projet
Panopticon, 2001, vélo qui permet de se déplacer sans être repéré depuis
un avion, un hélicoptère, un satellite. Surmonté d’une voile rigide constituée
de panneaux réfléchissants, un jeu de miroirs renvoi au ciel une image
du sol, rendant par la même occasion l’utilisateur du vélo invisible.
La vérification de l’efficacité de cet objet demande de réunir un certain
nombre de paramètres : être autorisé à monter sur le vélo, avoir la possibilité
de le surplomber, et être au moins deux. Il s’avère que le système mis
en place par l’artiste fonctionne, ce qui ajoute à cette sculpture le
statut de prototype d’invention, et donne une fois de plus au travail
de Renaud Auguste-Dormeuil un rôle de bonne idée à utiliser, voire à copier. En 2010 il présente le projet Black-Out. Ni document d'archive, ni photographie au sens strict du terme, ni même pure modélisation scientifique, ses œuvres possèdent le charme ambigu de ce qui échappe à la définition, dépassant, à chaque tentative de qualification de leur statut, le cadre trop étroit dans lequel on voudrait les inscrire. En 2009 / 2010, il bénéficie d'un séjour à l'Académie de France à Rome – Villa Medicis Principales expositions ou uvres
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Lock #2 (2000) |
Fin de représentation s’inspire de l’histoire d’une jeune femme de l’ex-Allemagne de l’Ouest qui, dans les années 1970, entra dans la clandestinité pour pouvoir s’enrôler dans la lutte armée terroriste. Elle fit disparaître toutes les représentations de sa personne afin que les services de police ne puissent jamais l’identifier.
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Hôtel des transmissions - Jusqu'à un certain point - Athènes (2003) |
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Black Out , fait référence à une coupure d'électricité
à l'échelle de la ville mais aussi à la perte momentanée de mémoire
due à un traumatisme. Ce projet interroge la possibilité de créer une
image, non à partir de la lumière mais de l'obscurité. L'espace clos
d'une chambre transformée en camera oscura fonctionnant de manière inversée.
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La série The Day Before- Star System (présentée
en 2006 au Palais de Tokyo) figure des vues du ciel nocturne la veille
de grands bombardements comme ceux de Guernica, d'Hiroshima ou encore
de Bagdad. |
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