Henri Cueco 1929-2017
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Henri Cueco est principalement connu pour ses peintures, mais est aussi écrivain,
décorateur de théâtre, et a enseigné à l'Université de Paris VIII (Vincennes)
et de Paris I. Né à Uzerche le 19 octobre 1929 de père espagnol et de mère
française, Henri Cueco participe en 1952 au Salon de la Jeune peinture. Au sein
de ce groupe, il développe une peinture dont la figuration participe à un engagement
politique. À partir de 1962, il peint des séries (rivières, salles de bains, jeux
d'adultes, hommes rouges) recourant aux moyens techniques des mass média : figures
découpées, aplats de couleur, pointillés et rayures. Il introduit dans son art
la fonction critique et l'engagement politique non sans quelque distanciation
humoristique. Il fait partie alors de la Figuration narrative. Cet
engagement sera également manifeste à partir de 1972 au sein de la Coopérative
des Malassis, qu'il fonde avec Lucien Fleury, Jean-Claude Latil, Michel Parré,
Gérard Tisserand et Christian Zeimert. Henri Cueco, dans ce choix figuratif, est
peut-être celui qui a le plus interrogé, à sa manière, la peinture. Il est l'époux
de la plasticienne Marinette Cueco. | |
Henri Cueco, militant communiste, évolue alors vers une peinture plus
dépouillée, plus conceptuelle, plus sérielle. Peut-être ses chiens courants sont-ils
des rebelles contre l’ordre établi, mais avant tout, ils forment comme un alphabet,
une répétition de formes élémentaires; parfaitement dessinés, presque stylisés,
réduits à leur forme la plus dépouillée, ils semblent flotter dans l’espace. Qu’importe
où ils vont, ce qu’ils pourraient représenter, ses chiens marquent l’espace, le
rythment, comme des notes de musique sur une portée.
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Plus audacieux encore, un pas plus loin dans ce cheminement du figuratif à
l’abstrait, ses toiles de Claustras, où les cercles de brique scandent la composition.
La perspective est raccourcie, resserrée. Ces fenêtres ouvrent sur un ciel bleu,
vide, lisse; on reconstitue le corps des chiens de meute à partir des quelques
détails qui restent visibles. Travail sur la vision incomplète, sur le
mystère de l’invisible, sur le pouvoir de notre imagination aussi. On est assez
loin des icônes politiques un peu kitsch qui caractérisent trop souvent la figuration
narrative. Depuis les années 80, il écrit de nombreux essais et romans
et revient en peinture au motif, paysages et natures mortes, comme les lieux mêmes
du réel avec lesquels la confrontation devient de plus en plus difficile : la
peinture serait cette expérience de l'inachèvement et de la non-résolution. Il
est, avec Patrick Besnier, Jacques Jouet, Hervé Le Tellier, Lucas Fournier, Gérard
Mordillat et d'autres, l'un des "papous" de l'émission de France-Culture Des Papous
dans la tête, fondée par Bertrand Jérôme et animée par Françoise Treussard. |
Son roman Dialogue
avec mon jardinier a été adapté au cinéma en 2007 par Jean Becker.
Il décède le 13 mars 2017 à Paris
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