On Kawara , artiste conceptuel japonais

Biographie

On Kawara ( en japonais: 温 河原) est un artiste japonais né en 1932 à Kariya. Autodidacte, il réalise ses premières sculptures en 1953.
A partir de 1959, il quitte le Japon et voyage en Amérique et en Europe. Il meurt le 10 Juillet 2014 à New York.

A partir de 1966, il développe des propositions conceptuelles et aoto-reférencées sur l'écoulement du temps.
Cet artiste très particulier ne dissocie aucunement sa vie de son œuvre et souhaite que sa biographie respecte le principe rigoureux qui régit l'ensemble de son œuvre ; c'est-à-dire le simple décompte des jours. Par exemple, au 1er octobre 1994, sa biographie est de 22 559 jours.

On Kawara peut être associé à l'Art conceptuel à partir de 1966 ou il abandonne la peinture dite plus classique. Son œuvre est basée sur la notion de temps, mais un 'temps' assez froid, rigide, mécanique ; Un 'temps' qui n'est qu'un simple constat. Il utilise le principe du calendrier pour le représenter.

Ainsi son œuvre est faite de toiles de diverses tailles, la plupart noires mais toutes monochromes, avec en leur milieu la date du jour. Sa règle est de ne jamais consacrer plus de vingt-quatre heures à chaque oeuvre La manière dont est inscrite la date dépend du lieu ou se trouve l'artiste donc, souvent en anglais car il vit à New York mais aussi dans de nombreuses autre langues et notations puisqu'il voyage énormément. Chaque tableau est rangé dans une boite à sa taille avec un coupure de presse correspondant au jour du tableau. Il utilise aussi d'autres moyens de rendre compte du temps.

Les Date Paintings s’appuient sur un principe élémentaire : rien d’autre ne figure que la toile que la date du jour de leur exécution, leur production implique un protocole de fabrication très soigneux. On Kawara procède à une application lente de la matière. D’abord le fond, une première sous-couche brune, puis plusieurs couches de peinture généralement noire ou bleutée sont ensuite étalées, afin d’atteindre une tonalité sombre sur laquelle vient s’inscrire d’un blanc lumineux la date du jour. La langue et les règles typographiques du calendrier correspondent au pays dans lequel il séjourne. On Kawara s’octroie tout de même des libertés, comme dans le choix des formats et dans l’usage des couleurs. Les dimensions des toiles peuvent ainsi varier de 20,5 x 25,5 cm jusqu’au format le plus imposant de 155 x 266cm.

D'une part par l'envoi de lettres, cartes postales, etc. (appelé L'Art postal) affichant le message « I'm still alive » ou « I got up at... » suivi de l'heure exacte. Et d'autre part des plans de villes avec les parcours qu'il effectue ainsi que des relevés de personnes rencontrées, ou de livres lus. Il expose aussi des livres nommés One Million Years "past" en 1971 et One Million Years "futures" en 1983 où sont inscrit sur leurs pages toutes les années composant un million d'années, avec un rythme de 500 ans par page soit 2000 pages par million d'années.

I Got Up, I Went, I Read, I Met, I Am Still Alive : c’est au travers des ces formules que l’on peut véritablement saisir la logique implacable du travail de On Kawara. Ces courtes locutions mettent en évidence l’étroite correspondance qui associe son œuvre et sa vie. Pour I Got Up, On Kawara va s’imposer pendant des plusieurs années d’envoyer chaque jour à des amis deux cartes postales sur lesquelles il précise l’heure de son lever. I Met, consiste en des listes de nom des personnes rencontrées dans la journée. I Am Still Alive, est un simple télégramme envoyé aux personnalités du monde de l’art, qu’il transmet comme l’indice de sa propre existence. Ainsi, au moins depuis 1966, On Kawara envisage la création comme le retentissement de ses habitudes de vie. Pour lui, l’art ne réfère qu’à des faits concrets et ne s’appuie que sur des données objectives. Sa production correspond à son rythme de vie quotidien, elle rend compte de ses gestes les plus familiers, de ses voyages à travers le monde, de ses rencontres les plus imprévisibles.

One Million Years Past, 1969, et One Million Years Future, 1980. La première répertorie une à une les années qui précédent 1969, la seconde comptabilise le million qui succède à 1980. Chacune se déploie sous une liste de deux milles pages, tiré à douze exemplaires et contenu dans dix volumes de deux cent pages, chaque ensemble s’organise tel un poème arithmétique élaboré dans un arrangement de paragraphes et de chapitres. Innombrables pages de mathématiques où la durée d’une vie humaine ne tient qu’en quelques lignes et se perd dans un océan de chiffres. Voilà une œuvre qui ne comble pas le regard mais s’offre comme une invitation à la lecture du temps.
L' œuvre d’On Kawara apparaît comme un mélange complexe d’une multitude de procédures simultanées.

On Kawara a également enregistré les versions sonores de ces deux œuvres: One Million Years "Past & Future", lu en alternance par deux voix, masculine et féminine, qui énumèrent des dates passées et futures. C’est en 1993 que l’artiste transforma Future, poème écrit, en poème sonore à l’occasion de sa grande exposition au Dia Center of Arts qui comprenait les dix volumes de One Million Years "Past" et l’enregistrement de One Million Years "Future". Ce temps qu’on croirait s’étendre à l’infini est ainsi limité, à la fois par la durée de l’exposition, et par le temps d’enregistrement du CD.

 


Quelques œuvres

Journal anticipatif, publié en 1966

One million Years

5 novembre 1988
tableau et boite avec le journal du jour


18 Novembre 2000

Thanatophanies, 1995


I have a Cold, 2002

13 septembre 2001