Steven Parrino ( 1958 - 2005 )Steven Parrino était un artiste américain, né en 1958 à New York et mort dans un accident de moto le 1er janvier 2005 à New York. Après avoir fait ses études à New York (Parsons' School of Design), Parrino choisit une voie artistique assez radicale, optant fréquemment pour l'emploi de l'acier, de l'aluminium, du béton, voire de l'huile de moteur (Slow Rot, 1988).
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Steven Parrino appartient à la génération des artistes new-yorkais qui ont grandi dans un environnement urbain, les musiques punk et rock ont nourri leur jeunesse. Ils savent où ils se situent dans l’histoire et justement parce qu’ils ont la lucidité de cette situation, s’engagent dans une voie qui implique tous les aspects de leur existence. Un mode de vie, autant qu'un travail artistique, où sont utilisés le corps, la performance, le cinéma expérimental, la vidéo, le dessin, la photographie, le collage, l'écriture, et de façon primordiale la musique et la peinture. Parrino se distingue également par une approche post-appropriationniste en partant de monochromes et en étirant et détendant la toile avant de la repositionner, toute froissée, sur le châssis. Par ailleurs, il n'hésite pas à intégrer des icônes de la culture pop américaine dans ses travaux : Courtney Love, Joey Ramone, Iggy Pop, Marlon Brando... Musique, peinture et moto étaient au cœur de son uvre. Sous l'étiquette générique d'Electrophilia, il n'a cessé de jouer et d'enregistrer, seul ou en compagnie d'autres peintres et d'autres artistes, parmi lesquels Steve Di Benedetto ou Jutta Koether. Une vidéo enregistrée en 1997, nous le montre aux prises avec la matière sonore. Pendant près d'une heure, il s'efforce de maîtriser l’arc strident qui se produit entre deux guitares électriques, et tente de tenir physiquement un équilibre instable entre dissonance et consonance. Cette pièce musicale est exemplaire de sa façon d'aborder la peinture. Comme pour la musique, la distorsion est un fait constaté et une méthode. Comme pour la peinture, il s'agit de traiter le chaos par le chaos : « Chaos to order chaos ». La peinture résulte d'une attitude conséquente, qui prend la mesure de la réalité confuse et brutale de l'existence. Il part du principe que l'artiste est un miroir du monde, et que le monde tombe en morceaux. Dans un de ses textes (Notebook, 1990), il dresse la liste de toutes les exactions que l'on peut faire subir à la toile : arrachée, froissée, distendue, disloquée, tordue, cabossée, dégrafée, déchirée, lacérée. De là ces uvres immédiatement identifiables, qui consistent à peindre un monochrome sur la toile tendue, puis à la dégrafer et à la replacer, décadrée et froissée, sur son châssis d'origine. Du même coup nous passons là du monochrome à l'abstraction, de la planéité au volume. Ce principe sera parfois appliqué jusqu'à la disparition totale du châssis, les toiles étant présentées en tas sur le sol. Le travail pictural de Steven Parrino résulte donc d’une attitude libertaire. Il met littéralement la peinture au pied du mur et la brise. Pour autant, l'attitude destructrice ne s'exerce pas à l'encontre de la peinture, mais elle s'exprime avec elle et par elle. Nous ne sommes plus dans l'affirmation moderniste de la mort de la peinture. Au contraire, Steven Parrino écrit que c'est la mort de la peinture qui l'a conduit à faire de la peinture. La violence qu'il fait subir au tableau est encore un hommage sauvage à la peinture. C'est lui reconnaître encore le pouvoir de faire sens. Il ironise sur cette mort proclamée en comparant l'activité picturale à la nécrophilie. Le peintre contemporain est une créature proche de Frankenstein, qui joue avec les morceaux du cadavre. La simplicité de l’attitude et la rigueur de ses conséquences font que la pertinence plastique de ce travail s’impose. Peut-être est-ce plus évident lorsque Steven Parrino recourt à la couleur, à la somptuosité des laques aluminium ou des dorures que le décadrage va faire apparaître comme des drapés monumentaux. Le noir chez Steven Parrino est moins la marque d'une neutralité que la marque d’un état d’esprit et d’un mode de vie. La peinture est bien présente au delà des modes symbolique, transcendantal ou incantatoire dont on continue trop souvent à l'affubler. Elle s'affirme ici comme l'objet d'une position désespérément vitale. Dans un entretien au Can de Neuchâtel il déclarait : « I'm not glorifying the violence in what I do, I am reflecting it ». |
Les influences de Steven Parrino Déclarations:
Performances:
Principales expositions personnelles:
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La belle mauve (1962)
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Unit Hell’s Gate Shifter, 1997 ( 2004 ) Tôle peinte et vidéo pornographique |
Gravures
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