Il systématise par la suite ce procédé comme d’autres artistes français associés à la Figuration narrative : Jacques Monory , Bernard Rancillac, Gilles Aillaud, Gérard Fromanger. L’usage de l’épiscope qui permet de projeter une image sur la surface de la toile se généralise. Gérard Schlosser est le peintre du choix parcellaire. Pour
réaliser ses tableaux, il utilise la technique du photomontage, associant
par le découpage deux ou trois éléments issus de documents différents.
Dès 1967, il encolle systématiquement ses toiles de sable et, bien que
travaillant en intérieur, il «repense en les actualisant les thèmes de
la peinture impressionniste». Pourquoi le sable? Parce que sur le sable,
il est beaucoup plus facile d’exécuter des modelés à l’acrylique, dont
le temps de polymérisation n’est alors que de quelques minutes ; parce
que le passage entre les couleurs s’effectue plus rapidement, les couleurs
se mélangent mieux. Les toiles s’articulent souvent en séries : corps féminins allongés, paysages, vues nocturnes .... Pour Gérard Schlosser "montrer va devenir cacher". Par le découpage plus que le cadrage, par le biais du titre fait de petites phrases banales qui renvoient à un ailleurs supposé mais non représenté, il accentue l’écart entre le visible et le sens. Ce que je vois n’est pas ce que je dis. Mais ce n’est pas le constat glacé de l’hyperréalisme qu’il nous offre. Gérard Schlosser saisit des moments de notre vie. Ces instants apparaissent davantage comme des moments cinématographiques figés que comme des instantanés photographiques. Pour Gérard Schlosser "montrer va devenir cacher". Par le découpage plus que le cadrage, par le biais du titre fait de petites phrases banales qui renvoient à un ailleurs supposé mais non représenté, il accentue l’écart entre le visible et le sens. Ce que je vois n’est pas ce que je dis. Un cadrage de Gérard Schlosser n’est jamais un geste insignifiant. Il serre au plus près l’élément narratif significatif, le petit détail crucial qui résume toute une situation. La rencontre avec la réalité est source de surprise et de plaisir qui enrichissent chaque ligne et chaque surface et simultanément ces prélèvements photographiques collectent des éléments d’un vocabulaire plastique mis à l’épreuve au cours des compositions précédentes : des modelés, des aplats, des effets de grain simples ou d’une densité de signes extravagante. Quand la plupart des gens regardent sans voir, Gérard Schlosser est à l’affût de ce qui l’intéresse, il sait voir et il choisit. « Schlosser est une caméra-œil, la caméra-œil d’un peintre-cinéaste, et pas seulement un œil. Mais cette caméra-œil – et cet œil – sont, comme ceux d’un cinéaste, indissolublement liés aux emplois du temps, aux emplois d’espaces d’une société » Alain Jouffroy (« Gérard Schlosser » par Alain Jouffroy, Édition Frédéric Loeb, 1993). Les titres des tableaux assument un rôle déterminant dans ce processus. Chacun d’eux participe à l'identité de ce moment cinématographique : « Elle n'a quand même pas de chance avec son mari », « Pourvu qu'il n'y ait pas de bouchon à Vienne », « Tu as réglé la cotisation ? », « Tu sais que Josette va se marier ». Expositions personnelles
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Tu sais que Josette va se marier (1970) La promesse (1976) Tu viens avec moi demain (1978) Élisabeth dans le pré (1996) C’est quand ... (2003) Trop tard (2006) |
La Pause (1967) Il fait froid à l'ombre (1974) Tu avais quel âge quand tu es parti? (1978) Le temps se gâte (1982) Il n'est plus là (2005) En vélo (2005) Honolulu (2007) |
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