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Daniel Spoerri ( 1930 - )Daniel Isaak Feinstein, dit Daniel Spoerri (du nom de son oncle), est un artiste suisse d'origine roumaine, né à Galati (Roumanie) le 27 mars 1930. Après l'exécution de son père par les nazis, il se réfugie en Suisse avec sa famille et rencontre Jean Tinguely à Bâle en 1949. Il commence d'abord une carrière de danseur à l'Opéra de Berne (1954-1957) avant de se consacrer au théâtre comme metteur en scène, acteur, mime et décorateur. Parallèlement, il compose de la poésie concrète. Il s'installe à Paris en 1959, où il crée les éditions
MAT. En 1960, alors qu’il collecte des ferrailles pour Tinguely, il
a l’idée de coller les objets rassemblés en vrac sur un support qu’il
redresse à la verticale, fixant ainsi dans la durée le dispositif d’un
instant dû au hasard. | |
Il fixe ainsi des étalages du marché aux puces ou des rebuts entassés dans un tiroir. En 1962, Spoerri rédige sa Topographie anecdotée du hasard, description minutieuse des choses présentes sur la table de sa chambre et évocation de ce qu'elles suggèrent. Il poursuit dans cette démarche de transfiguration du réel avec ses Détrompe-l'œil (1963), dans lesquels des objets du quotidien détournent et mettent en cause l'image à laquelle ils sont ajoutés : par exemple dans La Douche, il fixe une robinetterie de salle de bains sur un tableau représentant un torrent de montagne. Avec Robert Filliou, il propose en 1964 les Pièges à mots, montages visuels qui matérialisent des expressions toutes faites. En 1963, Spoerri commence à collectionner des repas à la Galerie J., alors qu'il est en contacts avec George Maciunas et Fluxus. Cette entreprise culmine avec l’ouverture d’un restaurant permanent par Spoerri à Düsseldorf en 1968, servant de la nourriture préparée par lui-même, puis une Eat-Art Gallery, où il invite clients et artistes à confectionner des œuvres comestibles comme les personnages en pain d'épices de Richard Lindner ou les sucres d'orge de César. Il devient célèbre en collant les restes et les plats du repas à la table, tels que le client les avait laissés, pour réaliser des tableaux-pièges. Il collectionne également les recettes de cuisine et imagine des rites gastronomiques extravagants (J'aime les keftédès, 1970). Parallèlement aux tableaux-pièges, Spoerri développe l’idée de détrompe-l’œil, œuvres dans lesquelles il combine un tableau classique illusionniste, un « chromo », avec des objets ayant pour fonction de démystifier cette image, de la reléguer parmi les objets de la banalité. Il va encore plus loin encore dans le concept d'évacuation de toute créativité, faisant exécuter certaines de ses œuvres en brevet par des tiers (notamment par un enfant de 11 ans), les tableaux portant au dos un texte de l'artiste, une signature et une date. À la question posée devant les tribunaux de savoir s'il fallait considérer ces tableaux comme d'authentiques œuvres de Spoerri, la jurisprudence a répondu négativement. Daniel Spoerri vit actuellement en Toscane, où il a ouvert sa propre fondation dotée d’un parc de sculptures. |
Déclarations:
Expositions principales:
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Reliefs de repas (1960) Butterflies (1975) Le Trésor des pauvres (1985) Eaten by; dame bleue au chien (Expo Séville 1992) Biber |
Tableau-piège j'aime les keftédès (1970) Les Mannequins (1992)
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