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Hiroshi Sugimoto , né le 23 février 1948, est un photographe et plasticien japonais partageant actuellement son temps entre Tokyo et New York. Son œuvre photographique se compose de séries ayant chacune un thème différent mais partageant une logique semblable. Sugimoto est réputé pour son excellente technique photographique, centrée sur l'utilisation du format 8×10 pouces et des expositions extrêmement longues. Ses photographies sont toujours en noir et blanc. Les aspects conceptuels et philosophiques de son travail sont indéniables. Hiroshi quitte en 1968 le Japon pour Los Angeles. Il y découvre l’art conceptuel qui va influencer son travail mais aussi le dadaïsme et le surréalisme. Sugimoto a commencé son travail par Dioramas, en 1976, une série dans laquelle il photographie des présentoirs dans des muséums d'histoire naturelle. Il s'intéresse au postulat culturel courant selon lequel les appareils photo montrent toujours la réalité brute, une hypothèse qui piège beaucoup de spectateurs, qui supposent par exemple que les animaux sur ses clichés sont vivants, jusqu'au moment où ils examinent les images avec attention. |
Sa série Portraits, commencée en 1999, est fondée
sur une idée semblable. Sugimoto photographie des figures en cire de Henry
VIII et de ses épouses. Ces figures sont fondées sur des portraits
du XVIe siècle ; lors de la prise des clichés de cette série, Sugimoto essaye
cette fois de recréer l'éclairage utilisé par le peintre.
Commencé en 1978, la série des théâtres l'a amené à photographier de vieux cinémas et drive-in américains. Sugimoto choisit d'exposer le film pendant toute la durée de la séance, le projecteur du cinéma fournissant l'unique source de lumière. L'écran lumineux et intensément blanc est au centre de le composition, les détails architecturaux et les sièges du cinéma devenant les seuls sujets de ces photographies. L'unique source de lumière donne à ces travaux un aspect irréel et donne à Sugimoto l'occasion de montrer le temps qui passe au travers de la photographie, technique de l'instantané. Série commencée en 1980 , les Seascapes capturent l’essence de paysages marins du monde entier en n’en retenant que les éléments fondamentaux, l’air et l’eau. Ses photos de monuments religieux sont empreints d'une grande spiritualité. Ses poses longues, là encore permettent à la lumière de se diffuser, de donner l'impression que celle-ci "contourne" le monument, rendant ainsi perceptible le temps, celui d'une prière par exemple. En 2007, ses photos de robes, pour des réalisations de grands couturiers comme Junya Watanabe (Comme des Garçons), Issey Miyake, ou Rei Kawakubo sont réalisées sur des mannequins de cire, mais le cadrage et le velouté des photographies peut laisser penser à des modèles vivants. Pour prolonger son œuvre de photographe, Hiroshi Sugimoto est également architecte et plasticien. Expositions et uvres:
Distinctions:
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Photographies
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Sanctuaire Go'O à Honmura, île de Naoshima
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Aujourd’hui le monde est mortDans cette exposition personnelle au Palais de Tokyo à Paris (25 avril au 7 septembre 2014) , Hiroshi Sugimoto explore la nature du temps, de la perception et les origines de la conscience. «Aujourd’hui le monde est mort [Lost Human Genetic Archive]» est une nouvelle version d’une exposition que Hiroshi Sugimoto élabore depuis une dizaine d’années en juxtaposant ses collections d’objets, provenant d’époques et de cultures disparates, et ses oeuvres photographiques. Les objets de sa collection sont ses doubles et sont indispensables à l’artiste en tant que sources d’enseignements qui lui permettent de renouveler son art. En se nourrissant de références au roman L’Étranger d’Albert Camus et aux objets ready-made de Marcel Duchamp, l’artiste a mis en scène un monde après la fin de l’humanité, c'est une vision personnelle de l’Histoire vue depuis l’avenir tel qu'il l'imagine. L’exposition est constituée d’une trentaine de scénarios, racontés par différents personnages fictifs: un apiculteur, un spécialiste des religions comparées ou encore un homme politique qui choisissent de préserver (ou non), pour le futur, leur patrimoine génétique individuel. Conçue comme une sorte de ruine en résonance avec l’architecture atypique du Palais de Tokyo, l’exposition est la plus importante jamais réalisée en Europe par l’artiste, et aussi un projet unique qui témoigne de son large champ d’activité, depuis la littérature jusqu’à l’architecture. Elle est à l’image de sa tentative de comprendre l’art et l’histoire humaine selon une vaste échelle temporelle qui dépasse largement celle de l'humanité, tout en incluant sciences, religion, économie.
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