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Suzanne Valadon ( 1865 - 1938)

et Lucie Valore (1878 -1965)

 

Suzanne Valadon, est le pseudonyme de Marie-Clémentine Valadon, née le 23 septembre 1865 à Bessines-sur-Gartempe (Haute-Vienne) et morte le 7 avril 1938 à Paris

Ses œuvres sont conservées dans de nombreux musées dont le musée national d'Art moderne à Paris, le Metropolitan Museum of Art à New York, le musée de Grenoble, le musée des Beaux-Arts de Lyon. Une exposition permanente lui est dédiée à Bessines-sur-Gartempe, sa ville natale.

Elle est la mère du peintre Maurice Utrillo (1883-1955).

 

<-- Portrait de Suzanne Valadon par Auguste Renoir - 1885


Fille naturelle de Madeleine Valadon, blanchisseuse, Marie-Clémentine Valadon devient acrobate de cirque en 1880 jusqu’à ce qu’une chute mette fin prématurément à cette activité. Dans le quartier de Montmartre où elle habite avec sa mère, elle a la possibilité de s’initier à l’art. Pour aider sa mère, elle porte le linge repassé chez les clients. Son genre de beauté solide attire le regard des artistes et, devenue leur modèle, elle les observe en posant et apprend ainsi leurs techniques. C’est à cette occasion qu’elle fait la connaissance du peintre Puvis de Chavannes, dont elle devient le modèle. Elle pose également pour Auguste Renoir, qui devient aussi son amant. Elle est également modèle pour Théophile Alexandre Steinlen, Jean-Jacques Henner et Federico Zandomeneghi. À partir de 1881, elle fréquente le milieu artistique de Montmartre, où elle a vite plusieurs admirateurs : le chansonnier Maurice Boissy et Miquel Utrillo y Molins, un aristocrate espagnol, homme de lettres, critique d'art et peintre.

À 18 ans, elle attend un fils, Maurice, qui naît le 26 décembre 1883 et dont elle dit ne pas connaître le père. À cette époque, elle fait des dessins, surtout des portraits, à la mine de plomb, au fusain et à la sanguine. Cela devient son activité principale jusqu'en 1909. Elle peint des natures mortes, des bouquets et des paysages marqués par la force de leur composition et leurs couleurs vibrantes. Elle s'inspire aussi de son entourage, ainsi elle brosse les portraits de son fils et de sa mère. Elle peint également des nus.

Miquel Utrillo, qui s'intéresse à l'enfant, vient régulièrement en visite chez les Valadon. En 1886, Marie-Clémentine et sa mère déménagent rue Tourlaque, dans la maison où Henri de Toulouse-Lautrec loue un atelier. Très vite, ils font connaissance. Elle devient son modèle ainsi que sa maîtresse. Elle l'accompagne partout pendant ses escapades nocturnes. C'est Toulouse-Lautrec qui lui attribue le prénom de Suzanne parce qu‘elle pose nue pour des peintres âgés ; ce sera son prénom d'artiste. Après avoir découvert par hasard quelques dessins faits par elle, il lui conseille de les montrer à Edgar Degas. Celui-ci est enthousiaste, et Suzanne Valadon devient son élève et sa protégée.

Son fils, appelé à sa naissance Maurice Valadon, prend en 1891 le nom de Maurice Utrillo, nom de famille de Miquel Utrillo, son père putatif, lorsque celui-ci le reconnaît.

En 1894, Suzanne Valadon expose pour la première fois au Salon de la Société nationale des beaux-arts (5 dessins). Elle devient la maîtresse de Paul Mousis, agent de change et ami d'Erik Satie, qu'elle épouse en 1896. Le couple s’installe alors au 12, rue Cortot, en haut de la butte Montmartre, son fils est élevé par sa grand-mère.

Elle commence à peindre à l'huile, et par la suite exposera principalement des portraits. Perfectionniste, elle peut travailler plusieurs années ses tableaux avant de les exposer.

Son mariage prend fin en 1909, année où elle expose au Salon d'Automne à Paris (dont elle deviendra Sociétaire jusqu'en 1933). Elle se met en ménage avec l'ami de son fils, le peintre André Utter (1886-1948), qu’elle épouse en 1914. Cette union, houleuse, durera près de trente ans. André Utter en Adam et elle-même en Ève figurent sur l’une de ses toiles les plus connues ''Adam et Ève'' (Paris, musée national d'Art moderne).

Edgar Degas remarquant les lignes vives de ses esquisses et de ses peintures, encourage ses efforts en lui achetant et collectionnant ses premiers dessins. Elle connaît de son vivant le succès et réussit à se mettre à l’abri des difficultés financières de sa jeunesse, pourvoyant aux besoins de son fils. Berthe Weill la soutiendra efficacement en lui permettant de participer, dans ses galeries successives, à 15 expositions de groupe et en lui offrant 3 expositions personnelles (1915, 1927 et 1928).

En 1923, Suzanne Valadon achète avec Utter le château de Saint-Bernard, au nord de Lyon, pour tenter d'entraver l'alcoolisme de son fils. Maurice Utrillo peint le château ainsi que l’église ou encore le restaurant du village. À la fin de sa vie, Suzanne Valadon se lie d'amitié avec le peintre Gazi-Igna Ghirei, dit Gazi le Tatar (1900-1975) et, poussée par cette rencontre, se remet à peindre. Elle participe alors aux expositions de groupe organisées par la Société des femmes artistes modernes (FAM), créée en 1931.

Elle meurt le 7 avril 1938, entourée de ses amis peintres André Derain, Pablo Picasso, Georges Braque et Georges Kars, lequel dessine son ultime portrait ce jour-là. Elle est inhumée, le 9 avril 1938, au cimetière parisien de Saint-Ouen.

Lucie Valore

Lucie Valore, pseudonyme de Lucie Veau, est née à Angoulême le 18 mars 1878 et morte à Paris le 19 août 1965 .Lucie Veau naît à Angoulême en 1878 du mariage de Lucien Veau et de Catherine Pillorget. Sa rencontre de Joseph Bernaud, sculpteur parisien missionné à Angoulême pour la restauration de la façade d'une chapelle conduit à un mariage en 1901 à Paris où elle va vivre dorénavant, suivi d'un divorce en 1909. C'est à la Comédie-Française, où elle suit des cours d'art dramatique, que lui est suggéré le pseudonyme de Lucie Valore sous lequel elle est engagée par Paul Mounet. Lucie Valore se remarie en 1915 avec Robert Pauwels, riche banquier belge issu d'une famille de mécènes et lui-même collectionneur de tableaux, dont elle fit la connaissance au Théâtre royal du Parc de Bruxelles où elle était engagée comme actrice tandis qu'il y était abonné. Après l'armistice de 1918, Robert et Lucie Pauwels se partagent entre Bruxelles, le petit Domaine de la Doulce-France à Angoulême et leur appartement du boulevard Flandrin, dans le 16e arrondissement de Paris, fréquentant Montmartre où ils commencent à acheter des toiles à Suzanne Valadon et Maurice Utrillo, recevant ce dernier dans le cadre des après-midis littéraires qu'ils organisent dans leur salon du boulevard Flandrin.

Les Valadon sont ainsi les plus chers amis du couple lorsque, emporté par des crises d'urémie, Robert Pauwels meurt en 1933, offrant à sa riche veuve de se faire encore plus étroitement dame de compagnie et confidente de Suzanne Valadon. Lucie Valore lui dit être prête à épouser Maurice Utrillo, perspective dont Suzanne Valadon s'amuse dans un premier temps pour ensuite l'encourager. Le 18 avril 1935, Lucie Valore épouse Utrillo à Paris 16e, le mariage religieux est célébré le 2 mai à Angoulême par Monseigneur Palmer, aumônier de la famille royale d'Espagne, en l'église Saint-Ausone. Le couple demeure au Domaine de la Doulce-France à Angoulême (situé au 22, rue Basse Montausier, aujourd'hui rue Maurice-Utrillo) durant les deux années qui suivent le mariage, puis s'installe au Vésinet.

Lucie joue alors un rôle dans la gestion des finances du couple et surveille son époux pour le faire travailler et éviter sa rechute dans l'alcoolisme. Elle s'initie à la peinture, encouragée par son mari et sa belle-mère, et peint des portraits, des paysages et des natures mortes, dans un style frais et relativement naïf, et vend une de ses propres toiles au marchand Paul Pétridès en même temps que chaque toile d'Utrillo.

En 1963, huit ans après la mort de son mari, elle fonde l’Association Maurice-Utrillo qui gère un centre de documentation sur Utrillo, Suzanne Valadon, André Utter et Lucie Valore (correspondances, photographies, catalogues de ventes ...) et une bibliothèque de plus de 3 000 ouvrages d'histoire de l'art.


Galerie


Le Bain , 1908

La Chambre bleue, 1923

Femme aux bas blancs , 1928



Lucie Valore: Moi par moi 1961

Marie Coca et sa fille , 1913

Femme à la guitare, 1920

La Robe bleue


Lucie Valore : Nature morte
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