Yves Klein ( 1928- 1962 )


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Yves Klein est né le 28 avril 1928, à Nice.

Né de parents artistes,Fred Klein et Marie Raymond, il ne s’oriente pas immédiatement vers une carrière artistique. En effet, il s'intéresse particulièrement au judo à partir de 1947, qui à l'époque est considéré comme une méthode d’éducation intellectuelle et morale visant à la maîtrise de soi et pas vraiment comme un sport. Il rencontre Armand Fernandez, le futur Arman, né à Nice la même année, lors de son apprentissage du judo.

En 1952, il part se perfectionner au Japon où il devient ceinture noire, quatrième dan, grade qu’aucun Français n’a atteint à cette époque. À son retour, il ouvre sa propre école de judo qu'il décore de monochromes, il doit la fermer l'année suivante pour des raisons financières.

Il découvre en 1947 la mystique des Rose-croix. L'enseignement de l'ordre ésotérique de la Rose-croix, dont il deviendra membre, ainsi que la lecture de Bachelard forgeront les bases de la pensée qui nourrira son œuvre. Les monochromes qu’il peint deviennent, pour lui, des objets de culte.

Ses premières expériences picturales de petits monochromes sur carton datent de 1948. S'inspirant du ciel qu'il signe de son nom en 1949, il veut peindre un espace-couleur infini : le « monde de la couleur pure ». Sa rencontre avec le critique Pierre Restany lors de ses premières expositions va lancer sa carrière artistique. En 1949, à Paris il dirige un orchestre de 10 musiciens qui jouent sa "Symphonie monotone", qui n'utilise qu'une seule note.

En effet, à partir de 1955, il expose au Club des solitaires de Paris des monochromes de différentes couleurs (orange, vert, rouge, jaune, bleu, rose), sous le titre « Yves, peintures ». Afin d'éviter toute touche personnelle et inscription de dessins les tableaux sont peints au rouleau.

C'est vers 1956 qu'il met au point sa fameuse formule du lumineux bleu outremer (ou bleu ultramarin) qu'il baptise IKB, « International Klein Blue ». Ses premiers monochromes IKB sont exposés en 1957 et inaugurent son « époque bleue ». Dans le cadre d'un contrat avec le théâtre de Gelsenkirchen, il travaille pour la première fois en 1957/58 avec des éponges teintes d'un bleu profond pour ses peintures murales.

Ses monochromes ne proposent pas des couleurs vives ou novatrices. Au contraire, à de rares exceptions,elles sont très classiques et remontent même aux tableaux de la Renaissance: le Bleu outremer (IKB), l'Or (IKG pour "gold") et le vieux rose (IKP pour "pink")

Il crée plus tard des reliefs spongieux et des sculptures d'éponges. En 1958, il repeint en blanc les murs de la galerie parisienne Iris Clert et les éclaire d'une lumière bleutée dans le cadre de « L'exposition du vide ».

En 1958, Klein réalise ses premières expériences de pinceaux vivants qui annoncent déjà ses Anthropométries et les Suaires qui consistent à badigeonner de bleu des modèles nus et à récupérer leur empreinte sur la toile vierge.
Les « Anthropométries », empreintes de corps de femmes nus et enduits de couleur bleue sur toiles blanches apparaîtront en 1960. De nombreuses « Anthropométries » ont été filmées comme de véritables performances, on peut en voir dans certains musées (Centre Pompidou entre autres).

Début 1958, Yves Klein obtient une importante commande pour la décoration du nouvel Opéra de Gelsenkirchen. Les travaux de construction dureront quarante mois. Il y retrouvera Norbert Kricke, Paul Dierkes, Robert Adams, Jean Tinguely, sous la maîtrise d’œuvre de l’architecte Werner Ruhnau. Il réalise lui-même de grands monochromes bleus.

Son bleu est officialisé en 1960 lorsqu’il dépose le brevet de sa formule sous le nom de l’IKB (International Klein Blue):
« Le bleu n'a pas de dimension, il est hors dimension, tandis que les autres couleurs elles en ont ... Toutes les couleurs amènent des associations d'idées concrètes ... tandis que le bleu rappelle tout au plus la mer et le ciel, ce qu'il y a de plus abstrait dans la nature tangible et visible. »
Ce n'est pas la couleur qui est l'objet de brevet (une couleur n'est pas brevetable), mais le liant qui l'accompagne et qui permet une stabilité et un aspect en équilibre entre le mat et le brillant.

En 1960, dans le cadre de l’exposition Antagonisme, il présente un monogold (or fin sur toile) et le projet d’Architecture de l’air ainsi que ses Cosmogonies pour lesquelles il utilise la pluie, le vent, la foudre.
En 1961, il réalise les Peintures de feu à l’aide d’un jet de gaz incandescent. Il obtient ainsi des empreintes anthropométriques du feu. Par la suite, il crée des portraits reliefs à une époque où la guerre entre abstraction et figuration règne. Il se pose ainsi en réunificateur de ces deux courants.

Il participe à la création du nouveau réalisme avec Pierre Restany et la « Déclaration constitutive du Nouveau Réalisme » est signée le 27 octobre 1960. Cette déclaration est signée par nombre de ses connaissances dont Arman, François Dufrêne, Raymond Hains, Martial Raysse, Daniel Spoerri, Jean Tinguely, Jacques Villeglé. César, Mimmo Rotella, Niki de Saint Phalle et Gérard Deschamps rejoindront le mouvement en 1961, Christo en 1963

Yves Klein meurt d’une crise cardiaque le 6 juin 1962.

Yves Klein s’est voulu en dehors de l’histoire de l’art qui, selon lui, ne dépend que de moyens connus et acceptés. Il ne s’est voulu ni réaliste, ni abstrait et a tenté, de façon parfois théâtrale, de confondre l’art et la vie pour enrichir l’un et l’autre. Son œuvre a beaucoup influencé l’art contemporain en envisageant l’espace de l’œuvre tout autant que l’œuvre elle-même (œuvre in situ).

Ses projets architecturaux, utilisant le vent et le feu ne furent connus qu'à l'état de projet. Cependant en 1997, lors du trente-cinquième annivesaire de sa mort, le Musée Guggenheim de Bilbao intégre dans son architecture extérieure 5 fontaines de feu, qui fonctionnent à la tombée de la nuit.


Fontaines de feu, Guggenheim, Bilbao, 1997

Yves Klein est une figure majeure de la création contemporaine européenne, notamment face au formalisme de l’art des États-Unis. Son attaque en règle face aux cadres matérialistes en art a suscité un vaste engouement dans les courants artistiques ultérieurs. L’art a ainsi pu se dérober à tout support matériel, avec l’arrivée de l’art conceptuel, du land art et de l’art corporel qui sont les dignes héritiers de l’œuvre d’Yves Klein.

Archives Yves Klein en ligne

Principales Expositions personnelles :

  • Yves Klein.- Bern, Kunsthalle, 1971
  • Yves Klein 1928-1962 Tate Gallery, 1974
  • Yves Klein 1928-1962 Retrospective.- Houston, Institute for the Arts, Rice University, 1982
  • Retrospective Yves Klein en 1983 au musée national d’Art moderne de la ville de Paris
  • Retrospective itinérante Yves Klein en 1995 à Cologne, Düsseldorf, Londres et Madrid.
  • Yves Klein, le dépassement de la problématique de l'art.- Cologne, Galerie Gmurzynska, 1994
  • Sixteen views; Londres, Hayward Gallery ; The South Bank Centre, 1995
  • Yves Klein.- Oslo, Museet for Sammtidkunst ; The National Museum of Contemporary Art, 1997
  • Retrospective Yves Klein du 5 octobre 2006 au 5 février 2007 au Centre Pompidou à Paris
  • 7 octobre 2006 : Nuit Blanche à Paris; Hommage à Yves Klein

7 octobre 2006 : Nuit Blanche à Paris
Hommage à Yves Klein

Plus de 42 après sa mort, un de ses projets jugés délirants à l'époque se réalise: réactivant ce projet conçu par Yves Klein, mais qui n’eut jamais l’occasion d’être réalisé, l’illumination « Bleu Klein » rend hommage au travail de cet artiste visionnaire qui tenta en 1958 de procéder à une illumination de la place de la Concorde.
Le déploiement de cette couleur si singulière sous forme de lumière en multiplie l’immatérialité caractéristique. L’Obélisque, les statues et fontaines de la Place de la Concorde, ainsi que le Quadrige du Grand Palais et la Maison Louis Vuitton des Champs Elysées se drapent d’IKB (International Klein Blue) tout au long de la nuit du 7 au 8 octobre 2006.


La boutique Louis Vuitton, George V


Place de la Concorde


L'Obelisque de la Concorde


Le quadrige du Grand Palais

Galerie Virtuelle


Opéra de Gelsenkirchen.
Les travaux de construction dureront quarante mois.
Paul Klee y retrouvera Norbert Kricke, Paul Dierkes, Robert Adams, Jean Tinguely,
sous la maîtrise d’œuvre de l’architecte Werner Ruhnau.


Rampe de feu

 


Projet paysager, avec jets d'eau et rampe de feu, 1958


Rampe de feu, 1959


Antropométrie, 1960


Trilogie monochrome 1960


Séance d'Antropométrie et résultat 1960


Hiroshima; 1961



Éponge, 1961



Portrait relief de Claude Pascal; 1962

Monochrome, 1960

Peinture de feu, 1961


Samothrace ; 1961

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