Laura, étudiante finlandaise à Moscou, embarque seule dans un train pour Mourmansk, au-delà du cercle arctique, pour aller à la découverte de fameux pétroglyphes récemment découverts. Un voyage prévu à l’origine avec Irina, sa professeure de littérature et amante, qui s’est décommandée au dernier moment. À bord, elle doit partager son compartiment avec Ljoha, un jeune ouvrier russe qui part travailler dans les mines et se révèle être un piètre compagnon de voyage. Grossier, rustre, aviné en permanence, il menace de transformer son voyage en cauchemar. Tentée de descendre au premier arrêt, Laura se ravise pour aller jusqu’au bout d’un chemin qui la conduira à la découverte d’elle-même et de l’autre. Ces deux êtres, légèrement flottants, vont peu à peu surmonter leur hostilité réciproque pour apprendre à se connaître et à s’apprivoiser. «L’histoire traite aussi bien de la rencontre avec l’Autre que de la plongée en soi-même pour tenter de comprendre et d’accepter qui l’on est. Ce ne sont pas deux thèmes qui s’excluent mutuellement », explique le réalisateur. Oscillant entre road-movie existentiel et comédie romantique revisitée à l’ère de la Russie post-soviétique, ce film atypique s’appuie sur une trame minimaliste pour nous raconter la rencontre improbable entre deux êtres que tout devrait opposer. Originalité, le tube Voyage, voyage, très années 80 de la chanteuse Desireless, retentit deux fois dans le film, alors que ce n’est ni l’époque, ni la langue d’aucun des protagonistes. Cette rencontre humaine plus qu’amoureuse, filmée au plus près des personnages dans le cadre étroit et monotone d’un compartiment, au rythme du seul bruit des roues sur les rails. Deux scènes magnifiques échappent à ce cadre étroit : une virée alcoolisée chez une babouchka à l’occasion d’un arrêt prolongé dans une gare et l’expédition finale dans la neige pour trouver le site archéologique de toute façon inaccessible à cette époque de l’année. Ce film est un éloge des risques que l’on prend d’instinct, une ode à l’inconnu, à l’éphémère. Et le portrait chaleureux d’une jeunesse d’autrefois, éprise d’expériences tout sauf virtuelles, à l'époque , il n’y que les messages manuscrits et les téléphones à cadran pour rester en contact, ou ne pas se perdre à jamais. |
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Distribution
Fiche technique
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JuJuho Kuosmanen, réalisateur finlandais, aussi scénariste, né le 30 septembre 1979 à Kokkola Il est diplômé en 2014 à l'université Aalto de la ELO Helsinki Film School. Il a joué et mis en scène des spectacles de théâtre, et a travaillé avec l’ensemble avant-gardiste West Coast Kokkola Opera. Ses courts métrages remportent de nombreux prix à lors de festivals tels que ceux remportés à la Cinéfondation de Cannes et au festival de Locarno. Filmographie comme réalisateur
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