Le Droit d'aimer (The Single Standard) film américain de John S. Robertson sorti en 1929.
Il s'agit du 16e film de Greta Garbo qui était alors âgée de 24 ans, le 9e de sa carrière hollywoodienne.

Arden est une belle jeune femme de la bonne société, disposant d'une très bonne éducation et, surtout, munie d'une forte personnalité. Elle contemple avec un dédain critique le comportement rude et peu respectueux, en particulier envers les femmes, de certains hommes autour d'elle.

Par désir de nouveauté et un peu par goût de la provocation, elle conduit des voitures, ce qui pour l'époque est osé, s'accoquine avec un des chauffeurs, ce qui n'est pas accepté par ses pairs. Un jour où elle sort seule en ville, elle fait la connaissance d'un aventurier, Packy, à la fois peintre, boxeur et marin. Ils deviennent amants et il l'emmène plusieurs mois dans une croisière autour du monde, sous le soleil exotique des îles.

Mais il a besoin de solitude pour créer, alors il la ramène chez elle et annonce que leur relation est terminée. Arden épouse un des ses anciens prétendants, Tommy, et ils ont un enfant ensemble. Un jour, le beau Packy revient et Arden, déboussolée est tiraillée entre son amour toujours vif pour celui-ci et sa dévotion naturelle pour sa famille.

Son cœur balance, elle hésite. Tommy veut même y mettre bon ordre, avec des moyens violents envers l'aventurier. Finalement il n'en aura pas besoin, Arden fait parler sa raison et le marin repart autour du monde pour de nouvelles aventures.

Ce film nous raconte l'histoire tout à fait moderne d'une femme libérée ayant droit à l'amour. Avec plus d'un demi-siècle d'avance, le droit d'aimer d'une femme malgré les préjugés et les conventions de l'époque.

Deux passages sont significatifs de ce point de vue:
- la scène du jeu de ballon en bord de mer et les moments d'étreintes avec son fils.
- celle du passage du parapluie et qui démontre le caractère indépendant de l'héroine lorsqu'elle se fait accoster par un individu et sur l'insistance de celui-ci, lui abandonne le parapluie en le laissant interloqué.

Au vu de ces scènes criantes de vérité, les qualités humaines de Greta Garbo apparaissent bien loin des stéréotypes dont une certaine presse la caractérisait souvent comme froide et distante. Ce film a l'intelligence de la présenter dans un rôle à l'opposé des scénarios de femme fatale que la MGM lui imposait souvent.

Elle représente là beaucoup plus la femme libérée mais par voie de conséquence susceptible de subir des moments de grande solitude. Le nom du bâteau qui apparait est à cet égard chargé d'une symbolique évidente : All Alone (le Solitaire).

On connaît l'importance de la musique additionnelle pour les films muets, celle de William Axt est, malgré une certaine répétitivité, très bien adapté au thème du film.

Et si le film se termine par une "Happy End", privilégiant les valeurs familiales, il faut voir dans cette fin plus une concession aux codes moraux qu'une réelle intention du réalisateur dont le propos était plutôt féministe, affirmant le droit des femmes à l'aventure.

Distribution

• Greta Garbo : Arden Stuart Hewlett
• Nils Asther : Packy Cannon
• Johnny Mack Brown : Tommy Hewlett
• Dorothy Sebastian : Mercedes Stuart
• Lane Chandler : Ding Stuart
• Mahlon Hamilton : Mr. John Glendenning
• Kathlyn Williams : Mrs. Glendenning
• Zeffie Tilbury : Mrs. Handley
  

Fiche technique

• Titre original : The Single Standard
• Réalisation : John S. Robertson
• Scénario : Josephine Lovett, Marian Ainslee (intertitres), d'après un roman de Adela Rogers St. Johns
• Image : Oliver T. Marsh
• Musique : William Axt
• Montage : Blanche Sewell
• Direction artistique : Cedric Gibbons
• Production : John S. Robertson pour la MGM
• Pays : États-Unis
• Durée : 71 min
• Format : Noir et blanc - film muet avec bande musicale
• Date de la sortie américaine : 27 juillet 1929

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