Le film se déroule dans la ville d'Alep entre 2011 et 2016, pendant le soulèvement révolutionnaire, la guerre civile syrienne et le siège d'Alep. Il raconte la vie d'une jeune étudiante syrienne, Waad al-Kateab, qui filme son quotidien, depuis les premières manifestations étudiantes de 2011 jusqu'aux bombardements sur la zone assiégée à l'est de la ville. La descente aux enfers des habitants d'Alep est vue à travers le prisme de sa vie personnelle, sa rencontre puis son mariage avec Hamza, jeune médecin, et le quotidien de celui-ci à l'hôpital, puis la naissance et la première année de leur fille, Sama. Waad al-Kateab a filmé son quotidien de 2011 à 2016. Edward Watts, documentariste britannique, l’a aidée à effectuer un tri parmi cinq cents heures d'images brutes qu'elle avait filmées d'abord avec un téléphone portable, puis avec une caméra, afin de réaliser un film de 95 minutes. Le film se veut un témoignage, une lettre ouverte d'une mère à sa fille, pour expliquer à Sama le choix de ses parents de rester à Alep malgré la terreur de cette guerre. « Tu sauras ma fille pourquoi nous sommes restés jusqu’au dernier moment chez nous à Alep », raconte la réalisatrice, « pourquoi tu as dû endurer toutes ces peurs et tous ces traumatismes. » Pour Waad al-Kateab, il s'agit également de montrer d'enregistrer et d'archiver ce qui se passe à Alep, dès le début de la répression meurtrière des manifestations par le régime de Bachar al-Assad. Elle estime faire partie des nombreux journalistes-citoyens syriens. « Quand la guerre sera terminée, je suis sûre que d'autres archives sortiront, et j'espère qu'elles seront utilisées dans des procédures judiciaires, je sais que de nombreuses personnes y travaillent. » Cependant, lors de la réalisation avec Edward Watts, l'objectif évolue. Les deux réalisateurs se rendent compte en montrant leur travail à des proches qu'il est nécessaire de trouver un équilibre entre désespoir et espoir, entre mort et vie. Ils s'emploient également à laisser de côté les images les plus insoutenables, telles une pile de cadavres de très jeunes enfants, et à ne pas porter atteinte à la dignité individuelle. |
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Fiche technique
Récompenses
Nominations
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Waad al-Kateab est une journaliste et réalisatrice syrienne née en 1991, qui s'est fait connaître en filmant la vie dans la ville d'Alep, de 2011 à 2016 Waad utilise le pseudonyme al-Kateab pour protéger sa famille. En 2009, elle renonce à son rêve d'étudier le journalisme, métier trop dangereux dans la Syrie d'Assad, selon sa famille, et déménage à Alep pour y suivre des études d'économie. Elle est étudiante lorsque surviennent les premières manifestations, au printemps 2011, de ce qui deviendra la révolution syrienne, puis la guerre. Très vite, elle rejoint les groupes d'étudiants qui organisent les cortèges des manifestations demandant la liberté et la démocratie, à l'aune des Printemps arabes, et elle commence à filmer avec son smartphone car elle sent que « quelque chose d'important [est] en train de se produire. » C'est dans ce cadre qu'elle rencontre Hamza al-Kateab, étudiant en médecine, qui deviendra son ami, puis son mari. Waad décide de continuer à filmer avec son téléphone portable la répression extrêmement violente des manifestations, pour témoigner. Elle devient alors une « journaliste-citoyenne » ou « journaliste activiste », ouvertement engagée dans la révolution, et documente les manifestations afin d'informer le monde de ce qui se passe en Syrie, y compris l'horreur, comme lorsqu'elle filme des corps de manifestants torturés. Le 26 septembre 2014, Waad épouse Hamza. Elle tombe enceinte et donne naissance à une petite fille, Sama, en janvier 2016, au début du siège de la partie est d'Alep, aux mains des rebelles, par le régime syrien. À partir de toutes les images qu'elle a tournées dans ce cadre, et avec la collaboration du réalisateur de documentaires britannique Edward Watts, elle réalise Pour Sama, qui se veut à la fois un témoignage sur ce qu'elle a vécu et ce qu'ont vécu les habitants de son quartier d'Alep de 2011 à 2016, et une lettre ouverte à sa fille, Sama, née durant le siège de la ville. Fin décembre 2016, elle et sa famille sont exfiltrés d'Alep Est, ainsi qu'une partie des habitants qui y vivaient assiégés. Waad al-Kateab et sa famille vivent plus d'un an en Turquie, avant d'aller au Royaume-Uni, où elle obtient le statut de réfugiée politique et où elle travaille pour Channel 4. Filmographie
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