C'est l'histoire d'une femme qui va, seule, avec une valise et
la chaise qui lui sert d'unique accessoire sur scène, de centre culturel
en Palais du littoral, de maison de retraite en Fête du rire, jouer son
unique pièce "Sale affaire", avant de retrouver
la chambre d'hôtel deux étoiles où la télé diffuse un documentaire sur
un championnat de pêche à la mouche.
C'est aussi le machinal coup de fil à « Michel », le mari invisible de
la comédienne, qui attend - ou pas ? - qu'elle lui dise, comme chaque
jour, que « oui, ça s'est bien passé », et cet album où elle colle
après chaque représentation la photo Polaroid de son "poussin"
du soir. La routine et la solitude d'une tournée de plus, à moins que
le "poussin" Dries ne prenne une place un peu plus importante
que prévue.
C'est un gars simple, blagueur, candide et sympathique. Il est porteur
de « géants », ces marionnettes hautes comme des tours qu'on fait défiler
dans les fêtes locales du Plat-pays. Le sien s'appelle Totor. Irène et
Dries en rient ensemble, un peu trop fort, sans oser se dévoiler.
Yolande Moreau, connue surtout comme actrice (elle a commencé
en 1985 avec Agnès Varda dans "Sans toit ni loi"
) et comme la "grande Yolande" des Deschiens réalise
son premier film en partie autobiographique et intégrant de larges
parties du spectacle "Sale affaire" qu'elle produit depuis
de nombreuses années. Mais ce film est bien plus qu'un spectacle
filmé.
Quand la mer monte est le titre d'une chanson écrite en 1968 par Raoul
de Godewarsvelde, et interprétée notamment par Les Compagnons de la chanson.
On l'entend dans le film, même si la musique a été quelque peu modifiée
pour l'occasion.
Co-scénariste, co-réalisateur et directeur de la photo de Quand la mer
monte, Gilles Porte a tourné plusieurs courts-métrages et travaillé comme
chef-opérateur sur des films tels que Qui plume la lune ? de Christine
Carrière ou Faites comme si je n'étais pas là de Olivier Jahan.
Les scènes de théâtre ont été tournées pendant les vraies représentations
données par Yolande Moreau.
Gilles Porte déclare: "Nous avons décidé d'offrir le spectacle
à des spectateurs sous réserve qu'ils acceptent d'être filmés et, parfois,
de prolonger quelques heures pour boucler les séquences en cours... Façon
de procéder "sans filet" qui était à la fois un risque pour Yolande qui
jouait devant un "vrai public" et pour moi qui filmais avec une seule
prise sans avoir la possibilité de re-tourner certains plans. Mais c'était
avant tout une plus-value évidente pour le film qui allait ainsi pouvoir
bénéficier d'un "son live" pour les séquences de théâtre et d'un réalisme
que Yolande et moi recherchions afin de les opposer parfois à d'autres
séquences, plus oniriques."
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