Touristes (Sightseers) film britannique de Ben Wheatley, sorti en 2012. Un film décapant à l'humour noir féroce. Distribution:
Fiche technique:
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Critique Tina a toujours mené une vie paisible, bien rangée, protégée par une mère possessive, très envahissante. Pour leurs premières vacances en amoureux, Chris décide de lui faire découvrir l'Angleterre à bord de sa caravane. Un vrai dépaysement pour Tina. Les dix premières minutes du film font penser à une chronique sociale britannique, un peu acide mais très raisonnable, à la Mike Leigh, dans les bonus DVD du film, les auteurs avouent d'ailleurs leur grande adoration pour ce cinéma de Leigh. Cette habile comédie gore où un couple de campeurs se transforme en serial killers par veulerie. Les deux scénaristes-interprètes, Alice Lowe et Steve Oram, ont peaufiné leurs personnages de meurtriers en veste polaire et chaussures de randonnées pendant des années, au théâtre puis dans un pilote de série télé. Tina et Chris sont effrayants de bêtise, et leur virée en caravane au Lake District, paradis des randonneurs du nord de l'Angleterre, est irrésistible. Tous les individus qui ont le malheur de les importuner au camping, au restaurant ou au musée, finissent en purée. La violence des punitions appliquées sans états d'âme tire ce road-movie vers un absurde réjouissant et plutôt original pour un film de tueurs en série. Le film aborde les rives de la chronique sociale un peu sombre avec des personnages qui n'ont pas beaucoup d'atouts; ils sont laids, pauvres, vils. Quand les aspects les plus sombres des personnalités de Tina et Chris se révèlent, on glisse doucement vers une comédie à l' humour féroce avec un esprit bien noir qui ne fera qu'aller crescendo. Sans avoir de l'empathie pour eux, on se retrouve assez fasciné par ce couple qui vacille dans la folie pure, ces deux êtres sans la moindre notion de conscience, de bien ou de mal, dont la cohabitation sera un catalyseur à leurs fantasmes les plus fous. On trouve un malin plaisir dans le naturel des personnages, continuant leur petit périple comme s’ils n’avaient rencontrés que de simples anicroches, gâchant une soirée restaurant ou un après-midi randonnée. Leur balade misanthrope donne à chaque rencontre un caractère particulièrement croustillant puisque la moindre contrariété peut déclencher une explosion de violence gore, d’autant plus lorsque la tension grimpe entre ces deux amants se découvrant un peu plus chaque jour. On est ici dans une version plus sarcastique de Bonnie and Clyde ou Tueurs Nés, presque aussi sanglants, mais l'humour et la malice en plus. Ben Wheatley prend un plaisir pervers à brocarder une bonne partie des indéboulonnables institutions britanniques. Le film alterne des visites dans des musées improbables, quoique bien réels, comme celui du Tramway ou du Crayon, et des lieux du Patrimoine Britannique, agrémentées, de temps en temps, de vigoureuses parties de jambes en l'air, idéales pour resouder le couple qui pourrait partir à vau l'eau. Ce film est totalement iconoclaste et tient jusqu'au bout son pari de l'audace et de l'irréverence, contrairement à ces comédies noires qui finissent souvent par une partie moralisatrice, totalement absente ici, avec des personnages qui n'auront jamais les remords qu'on pourrait être en droit d'attendre de ce genre de comportements. Déclarations de Ben Wheatley : À propos de la scène de Tina et sa mère, dans la maison: À propos de la scène du premier meurtre sur le parking
avec la caravane : À propos de la scène du meurtre du type au chien dans
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