Bouddha

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Le terme de Bouddha recouvre, suivant le contexte, soit le seul personnage historique de Gautama Bouddha (voir cette page),
soit de façon plus générale les Bouddhas, personnages historiques ou mythiques, déités du bouddhisme, voir ci après.

Le titre de Bouddha (terme sanskrit बुद्धा buddhā, « éveillé », participe passé passif de la racine budh-, « s'éveiller »), désigne une personne ayant, notamment de par sa sagesse (prajna), réalisé l'éveil, c'est-à-dire atteint le nirvāna (selon le hinayana), ou transcendé la dualité samsara (Saṃsāra)/nirvana (nirvāņa) (selon le mahayana).

Des nombreux bouddhas, le plus connu demeure le fondateur du bouddhisme, Siddhartha Gautama Bouddha, archétype du « Bouddha pur et parfait » (सम्यक्सम्बुद्धा samyaksambuddhā).

Sommaire

Types d'éveil

Dès l'origine, les textes distinguent trois voies vers l'éveil.

  • Le śrāvakabuddha (sanskrit ; pāli sāvaka-buddha), auditeur, est celui qui a atteint le nirvāņa grâce à l'enseignement d'un bouddha. Il est plus souvent appelé arhat et n'est pas toujours considéré comme un bouddha.
  • Le pratyekabuddha (sanskrit, pāli pacekka-buddha), bouddha solitaire, est celui qui a trouvé la voie par lui-même, mais n'a pas les capacités de libérer d'autres êtres.
  • Le samyaksambuddha (sanskrit, pāli sammāmsam-buddha ), bouddha pur et parfait, est celui qui a atteint l'éveil pur et parfait (samyaksambodhi) par lui-même et a les capacités d'enseigner le dharma. Atteindre cet éveil demande de suivre la carrière de bodhisattva.

C'est ce dernier type que désigne le plus souvent le terme bouddha. L'exemple le plus célèbre en est le Bouddha historique, Shakyamuni, mais d'autres samyaksambuddha sont reconnus et vénérés.

Après son nirvāna, un bouddha est affranchi de tout lien (samyojana), mais peut encore être affecté par la maladie ou empoisonné ; si son corps porte trente-deux marques distinctives, il est néanmoins constitué de quatre éléments et donc périssable. Cependant, certains textes évoquent la quasi-invulnérabilité du bouddha parfait, résultat du fait qu’il a évacué son mauvais karma, en particulier en sacrifiant au cours de nombreuses existences des parties de son corps, voire sa vie. La blessure infligée par Devadatta à Shākyamuni est ainsi interprétée comme le signe d’un léger reste de mauvais karma.

Dans le Hīnayāna

Le bouddhisme hînayâna ou le bouddhisme theravâda considère que seuls les rares individus emprunteront la voie du bodhisattva, dont l'aboutissement est l'éveil pur et parfait du samyaksambouddha, qui permet de « faire tourner la roue du dharma » et de répandre la bonne doctrine dans le monde. Ils en ont fait le vœu de nombreuses existences auparavant devant un bouddha du passé. Les détails de la carrière de bodhisattva ont pu varier d’école à école. Le Buddhavamsa décrit un processus comprenant trois grands kalpas avant d’accéder à l'existence où le bodhisattva deviendra bouddha. Ayant atteint le nirvāna, le bouddha (comme l'arhat) vit sa dernière existence ; la mort signale l'extinction totale (parinirvana).

Dès l'origine, le bouddhisme reconnaît, outre le Bouddha de notre ère, plusieurs bouddhas du passé qui l'ont précédé. Le Digha Nikaya et le Samyutta Nikaya en mentionnent six, d’autres textes vingt-quatre, le Buddhavamsa vingt-sept ; l’ Apadana du Khuddaka-Nikaya va jusque trente-cinq. En ce qui concerne les bouddhas à venir, Maitreya , annoncé par Gautama lui-même, est le seul connu du canon pāli, mais des textes post-canoniques comme le Dasabodhisattuppattikatha et le Dasabodhisattaddesa en comptent neuf, dont sept sont nommés avec leur lieu de résidence : Metteyya (Maitreya), Rama, Pasena, Vibhuti vivent au paradis Tusita, Subhuuti, Nalagiri, Parileyya résident au paradis Tavatimsa.

Dans le Mahāyāna

Selon le bouddhisme mahāyāna et vajrayāna, chacun peut avoir l'ambition de devenir bodhisattva et la nature de bouddha (tathāgatagarbha) peut être reconnue dans tous les êtres sensibles. Le bouddha n'est plus à proprement parler celui qui atteint le nirvāna, mais plutôt celui qui a transcendé la dualité samsara/nirvāna. Par ailleurs, un bouddha se manifeste sous trois aspects appelés le trikāya:

  • le « corps de transformation», nirmāṇakāya, l'apparence humaine inscrite dans l'histoire, le seul perçu par les humains ;
  • le « corps de jouissance », sambhogakāya, perçu par certains bodhisattvas ;
  • le « corps de dharma » absolu, dharmakāya, fruit de la sagesse la plus parfaite, nature même du bouddha, vacuité (śūnyatā) où les dualités s’annullent.

Les deux premiers corps ne sont que des moyens d'enseigner dus à la compassion. Icône de détail Article détaillé : Trikāya.

Dans le Vajrayāna

Le vajrayāna reprend les concepts du mahāyāna. En outre, le corps absolu y est parfois nommé adibuddhā (tib. thogma sangya) ou « bouddha auto-créé » et peut constituer un quatrième corps sahajakāya transcendant, primordial, inchangé et indestructible, sans forme et sans action, bien qu'il puisse donner lieu à des émanations visibles. Il est nommé Vairocana dans le bouddhisme Shingon, Samantabhadra dans la plus ancienne école tibétaine (Nyingmapa) et Vajrasattva ou Vajradhara dans les courants ultérieurs comme Kagyupa ou Gelugpa.

L'adibouddha engendre des émanations qui engendrent elles-mêmes d'autres émanations, bouddhas, bodhisattvas, formes courroucées, etc. Le modèle archétypal est le groupe des cinq bouddhas de méditation. Le niveau où se situe une figure donnée peut varier selon les traditions ou le type de pratique tantrique. Ainsi, Vairocana, figure centrale du groupe des cinq bouddhas, est considéré comme l'adibouddha suprême dans le courant Shingon, mais comme une émanation de l'adibouddha Samantabhadra ou Vajradhara dans le bouddhisme tibétain.

Quelques Bouddhas

  • Le Bouddha historique  : Gautama Bouddha.
  • Les cinq dhyanibuddhas, "bouddhas de méditation" ou "bouddhas de sagesse" du vajrayana, sont les émanations de l'adibuddha primordial représentant les divers aspects de la conscience d’illumination (dhyani). Ce sont Vairocana , Amitābha , Akshobhya, Amoghasiddhi et Ratnasambhava.
    -Vairocana, ou Maha Vairocana "Grand soleil" ou "Grande lumière", est le bouddha central du groupe des cinq dhyanibuddhas du vajrayāna ; il est particulièrement important dans le bouddhisme tantrique japonais Shingon où il est l'adibouddha primordial. Il joue aussi un rôle central dans les écoles mahāyāna chinoises et japonaises Tiantai-Tendaï et Huayan-Kegon.
    -Amitābha ou Amida Nyorai (japonais) est un bouddha ignoré du courant hīnayāna. Il règne sur le «paradis occidental de la Terre pure;». La récitation de son nom est une pratique importante de l'école dite de la Terre Pure dont il est la déité principale ; certaines branches considèrent même que cet exercice suffit à donner accès à son paradis. Il a aussi sa place dans le bouddhisme vajrayāna comme l'un des cinq bouddhas de méditation
  • Bhaisajyaguru Yakushi Nyorai, très populaire au Japon
  • Maitreya , parfois appelé le bouddha du futur.
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