Collection Peggy Guggenheim

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La collection Peggy Guggenheim est un ensemble d'œuvres d'art accumulées au cours de sa vie par la collectionneuse et mécène Peggy Guggenheim (1898–1979).

La collection est exposée à Venise, dans le palais Venier dei Leoni situé au bord du Grand Canal, lieu où vécut Peggy Guggenheim durant les trente dernières années de sa vie. Peggy avait fait don de sa collection et de sa demeure à la fondation Solomon R. Guggenheim au milieu des années 1970. Le musée a été inauguré en 1980 après sa mort en 1979, et Peggy Guggenheim y est d'ailleurs enterrée. La Collection est gérée par un Comité exécutif présidé par David Gallagher, émanation du Comité consultatif dont la présidence est exercée depuis juin 2013 par la princesse Sibilla de Luxembourg.

Ce musée est ouvert au public et présente l'une des plus belles collections d'art moderne d'Europe. On peut notamment y admirer des œuvres surréalistes ou abstraites. Le musée présente en particulier une salle consacrée à Jackson Pollock dont Peggy Guggenheim fut le principal soutien financier.

Quelques artistes exposés

Peggy Guggenheim

Marguerite « Peggy » Guggenheim est une mécène américaine, collectionneuse d'art moderne et galeriste, née le 26 août 1898 à New York dans le quartier Ouest de la 69e avenue et morte le 23 décembre 1979 à Padoue, près de Venise où elle a passé les dernières années de sa vie.

Marguerite Guggenheim, née au sein d'une famille new-yorkaise fortunée, est la fille de Benjamin Guggenheim et de Floretta Seligman, fille d'un riche banquier new-yorkais. L'oncle de Marguerite, Solomon R. Guggenheim, est le créateur de la Fondation Solomon R. Guggenheim. De la 69e rue, la famille passe rapidement à un hôtel particulier à l'est de la 72e rue, là où habitent également les Rockefeller. Son père, qu'elle adore et qui donne à ses deux filles une solide éducation, la désespère cependant du fait de ses nombreuses maîtresses. Entre autres la Comtesse Taverny que Peggy découvre chez Rumpelmeyer et dont la beauté l'éblouit. La comtesse sera déjà remplacée par une cantatrice lorsque Benjamin Guggenheim disparaît dans le naufrage du Titanic. On s'aperçoit alors que la fortune de Benjamin a fondu comme peau de chagrin lorsqu'en 1911, il s'est séparé de ses frères pour vivre à Paris où il a des intérêts dans l'entreprise qui construit l'ascenseur de la Tour Eiffel. Il a laissé un grand désordre dans ses affaires et il ne reste pas grand-chose pour sa famille, que les oncles Guggenheim prennent en charge sans les mettre au courant de la situation. Peggy n'est pas une riche héritière contrairement à la légende. Il faudra attendre que les oncles redressent les comptes et que le grand-père laisse un héritage important pour que Peggy, à 21 ans, entre en possession de sa fortune à l'été 1919.

Arrivée à Paris à l'âge de 23 ans, Peggy décide de perdre sa virginité et jette son dévolu sur Laurence Vail, un habitué de La Rotonde. Il devient son époux et le père de ses deux enfants : un fils nommé Michael Cedric Sindbad Vail, né en Angleterre et une fille Pegeen, née en Suisse.

À Paris, elle se lie d'amitié avec Constantin Brâncuşi, et surtout avec Marcel Duchamp qui sera de bon conseil pour la constitution de sa collection et pour ses futures expositions de sa galerie Guggenheim Jeune qu'elle ouvrira à Londres en 1938. En 1936, elle rencontre un écrivain, Douglas Garman, qu'elle encourage à abandonner toute activité de journaliste pour se consacrer à son œuvre. Mais Garman est communiste, militant, il participe aux défilés revendicatifs des mineurs du Pays de Galles, ce qui effraie Peggy. Elle se sépare rapidement de lui et elle fonde une galerie d'art Guggenheim Jeune avec, pour conseillers principaux, Marcel Duchamp et Jean Cocteau. Pour sa première exposition, elle choisit Brâncuşi. Elle avoue qu'à cette époque, elle ne connaissait absolument rien à l'art moderne« J'étais incapable de faire la différence entre l'art abstrait et le surréalisme », et que ce sont Jean Cocteau et Duchamp qui lui donnent de véritables cours. Grâce à eux, elle rencontre Jean Arp à qui elle achète une œuvre qui sera la première de sa collection. Peggy raffole du couple Jean et Sophie Arp auxquels elle rend souvent visite à Meudon. Elle exposera ensuite Jean Cocteau, Vassily Kandinsky. Guggenheim Jeune devient une galerie reconnue pour laquelle Peggy doit d'ailleurs se battre.

Très vite, Peggy achète beaucoup d'œuvres parmi celles des artistes qu'elle expose. Kandinsky lui tient particulièrement à cœur. Elle regrettera toujours par la suite de n'avoir pas acquis tous ses tableaux. L'oncle de Peggy, Solomon, avait déjà acheté des Kandinsky, mais quand Peggy lui propose des tableaux de son exposition, Rudolph Bauer, rival de Kandinsky déconseille à Solomon d'en prendre d'autres » . Cela n'empêche pas Guggenheim Jeune d'avoir un succès énorme et d'excellentes critiques de la presse. La galerie est lancée. Elle exposera ensuite Yves Tanguy, qui sera son amant, après une courte aventure avec Roland Penrose. Dans le même temps, elle se lie d'« une drôle d'amitié » avec Samuel Beckett et elle découvre Victor Brauner, Bram Van Velde, ami de Beckett.

Elle complète sa collection en achetant les tableaux qu'elle voulait exposer à Londres pour l'inauguration de Guggenheim Jeune et elle réunit ses acquisitions dans une anthologie qu'elle fait publier chez Madame Ferren avec des textes des artistes : Mondrian, Picasso, Chirico. Elle épouse ensuite Max Ernst et, peu après, elle fait la connaissance d'Amédée Ozenfant qui devient un de leurs amis proche, tout comme le peintre Matta qui était soupçonné d'espionnage par le FBI. Max Ernst est alors inquiété aussi par le FBI puis arrêté, malmené et surveillé de très près avant d'être libéré grâce à l'intervention d'un procureur. Le 20 octobre 1942, Peggy ouvre sa galerie Art of this Century (L'art de ce siècle) à New York. Pour sa première exposition, elle présente Paul Klee. Elle expose également Mondrian. Dans cette galerie à but non-commercial, elle avait donc commencé en exposant les surréalistes européens.

Sa rupture avec Max Ernst en mars 1943 et ses empoignades avec André Breton accélèrent son désamour pour l'avant-garde européenne. Elle cherche désespérément une autre voie. Sur les conseils de James Johnson Sweeney, qui allait devenir le directeur de la section peinture et sculpture du Museum of Modern Art, et de Howard Putzel, son secrétaire, elle se tourne vers les jeunes artistes américains. Elle décide au printemps 1943 de défendre les peintres de l'avant-garde américaine, que le critique du New Yorker Robert Coates qualifia d'expressionnisme abstrait. Mark Rothko et Jackson Pollock font partie de cette nouvelle tendance.

Dès 1945, grâce à l'intervention de l'ethnologue Claude Lévi-Strauss, alors attaché culturel français, Peggy obtient, auprès du consul général de France, un visa pour aller étudier le mouvement artistique en France et en Europe, ce qui lui permet d'aller à Paris, puis à Venise. Quand elle retourne à New York, elle ferme définitivement les portes de la galerie le 31 mai 1946 après une dernière exposition consacrée notamment à Jackson Pollock, Hans Richter, David Hare.

À Venise, où elle arrive en compagnie de Mary McCarthy et de son mari, Peggy souhaite s'installer avec ses tableaux, sa collection étant restée à New York. Grâce à l'appui du peintre Giuseppe Santomaso, elle est invitée à présenter sa collection à la XXIVe Biennale de Venise où elle est exposée dans le pavillon de la Grèce, local vide puisque la Grèce était alors en guerre. Mais, après la biennale, Peggy ne sait toujours pas où entreposer ses tableaux qu'elle prête, en attendant, au musée Correr. C'est en 1949 que Flavia Paulon, secrétaire du comte Zorzi, lui trouve le fameux « palais inachevé », le palais Venier Dei Leoni. Commencé en 1749 par l'architecte Lorenzo Boschetti, ce palais était resté inachevé suite aux revers de fortune de la famille Venier. Seul le rez-de-chaussée à bossages avait été élevé. Il reste une maquette du projet au musée Correr.

Sa première exposition au Palazzo dei leoni est composée pour l'essentiel de sculptures de Jean Arp, de Brancusi, d'un mobile de Alexander Calder et, plus particulièrement, du cavalier nu qui trône actuellement sur le parvis du musée, face au Grand Canal. C'est une sculpture de Marino Marini où l'homme présente un énorme phallus. Peggy a demandé que ce phallus soit amovible pour qu'on puisse l'ôter en cas d'interdit. Peggy est restée absente de New York pendant douze ans au cours desquels elle a voyagé en Inde, au Maroc, en Turquie. Lorsqu'elle y retourne pour l'inauguration du Musée Solomon R. Guggenheim, elle est d'abord très choquée par l'architecture du bâtiment et par son emplacement qu'elle considère comme une erreur car il est « écrasé par les immeubles voisins et il ressemble à un énorme garage. » Elle est aussi très choquée par la tournure qu'a pris le mouvement artistique américain qui semble être devenu, selon ses propres termes, une énorme aventure commerciale.

« Seuls subsistaient quelques rares amateurs. Le reste achetait par snobisme, ou bien, pour éviter des impôts, offrait des toiles aux musées en conservant le droit d'en jouir jusqu'à leur mort. Ce qui est une manière d'avoir le beurre et l'argent du beurre. » Toujours selon Peggy, les prix deviennent ahurissant, les gens n'achetant que ce qui était le plus cher, n'ayant confiance en rien d'autre. L'art est alors utilisé comme un placement, les acheteurs passant des ordres sans même regarder les tableaux et s'informant par téléphone des cours et cotations. « Les peintres que j'avais péniblement vendus 600 dollars en touchaient 12 000. » Très déçue, Peggy s'aperçoit qu'il lui est impossible d'acheter un Brâncuşi à 45 000 dollars et que Lee Pollock refuse de vendre les œuvres de son mari. C'est la raison pour laquelle elle se tourne vers une autre forme d'art : l'art précolombien et l'art africain que lui avait fait découvrir Max Ernst. « On me blâme pour ce que l'on peint de nos jours parce que j'ai aidé le mouvement artistique moderne lorsqu'il est né. Je ne suis absolument pas responsable. Dans les années 1940, il régnait aux États-Unis un esprit pionnier : l’expressionnisme abstrait. Je l'ai parrainé et ne le regrette pas. J'ai lancé Pollock, ou plutôt Pollock a lancé le mouvement. Cela suffit à justifier mes efforts. »

Peggy établit définitivement son lieu de résidence et ses appartements dans le palais Venier. Elle y reçoit beaucoup d'amis aux noms célèbres : Paul Bowles, Truman Capote, Pablo Casals, ainsi que des artistes, des gens de plume ou du spectacle. Elle vit là jusqu'à sa mort le 23 décembre 1979. Ses cendres sont alors enterrées dans le jardin de son palais, aux côtés des sépultures de ses nombreux chiens et non loin d'un arbre planté par Yoko Ono. Après son décès, la fondation Guggenheim englobe le palais Venier dei Leoni et la collection Peggy Guggenheim qui y est exposée dans ce lieu ouvert au public. Il y accueille régulièrement des expositions temporaires d'art moderne ou d'art contemporain, en moyenne, deux à trois par an.

Galerie

Site du musée

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Mark Rothko

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Fier de lui , Marino Marini


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Max Ernst, Le Facteur Cheval

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Ellsworth Kelly, Black Curve


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Cy Twombly


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Charles Pollock

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