Diana Thater

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Diana Thater plasticienne contemporaine américaine née en 1962 à San Francisco (Californie)

Biographie et œuvre

Diana Thater obtient son B.A. en Histoire de l’Art en 1984 du New York University, New York et son M.F.A. en 1990 du Art Center College of Design, Pasadena, Californie.

Depuis les années 1990, Diana Thater réalise des installations hybrides dans lesquelles les multiples projections vidéo s’intègrent à l’espace architectural et où les moniteurs y sont placés en évidence. Elle questionne la façon dont les spécificités d’un site déterminent les effets phénoménologiques de l’œuvre ; son travail se construit en tenant compte de l’architecture, de la lumière et du mouvement du spectateur dans l’espace . Dans le but de rendre l’espace palpable, elle utilise des lumières colorées et filtre celle provenant de l’extérieur en appliquant des gels aux fenêtres. Ainsi, en entrant dans une pièce, le spectateur pénètre dans un "volume de couleur".

Les limites de l’œuvre sont redéfinies ; l’atmosphère de la vidéo s’étend au-delà des limites du cadre de la projection : elle enveloppe toute la pièce et plonge le spectateur dans l’espace de l’image. Sa présence devient donc centrale à l’œuvre, qui se construit à partir de son expérience des points de vue multiples qu’elle lui propose .

Le dispositif est toujours visible dans les installations de Diana Thater, projecteurs et moniteurs sont placés à même le sol et les fils demeurent apparents. La technologie est mise à l’avant-plan puisque c’est par elle que se construit l’expérience. Elle met en scène une nature médiatisée et recréée technologiquement, des fleurs cultivées et des animaux domptés, tout en en révélant les mécanismes de la représentation médiatique. Le spectacle de la nature se déploie, mais est constamment réprimé par les stratégies techniques dont elle fait usage : absence de son, montage, ralenti, séparation des couleurs qui composent la projection lumineuse (rouge-bleu-vert). Il n’est pas question de spectacle ou d’illusion dans le travail de Thater, comme c’est souvent le cas dans l’art vidéo, qui se rapproche davantage de l’expérience cinématographique et qui se définit par une certaine linéarité et une temporalité cohérente .

Diana Thater rompt avec l’approche de contemplation passive de l’art vidéo et choisit plutôt de travailler avec les contraintes du médium et d’en exposer les limites. Elle en exploite le potentiel non-narratif et abstrait. Les installations de Diana Thater produisent un certain déplacement narratif, comme perceptif .

Préoccupée par les questions d’espace et de perceptions spatiales , l’artiste présente au spectateur un réseau d’images et de perspectives entrelacées, qui par associations permet une reconfiguration virtuelle de l’espace . Elle instaure de cette façon un dialogue entre le site et l’œuvre qui amène le spectateur à prendre conscience de la réalité matérielle comme immatérielle de l’espace, son attention vacillant entre la conscience du site réel et l’illusion de la projection. L’œuvre de Diana Thater expose ainsi la ligne entre ce qui est naturel et ce qui est construit, dans l’image comme dans l’expérience .

Les installations vidéo à grande échelle de Diana Thater dialoguent avec l’espace d’exposition à partir d’images qui utilisent et transforment l’architecture existante. L’artiste aborde la construction de la beauté et la nature du sublime dans des œuvres qui s’inspirent aussi bien du cinéma structuraliste des années 1970 que de la technologie moderne, en particulier par le biais d’images montrant des espèces menacées.

Expositions (sélection)

  • 2011 Chernobyl; Hauser & Wirth, Londres
  • 2013 Prima Materia , Fondation Pinault
  • 2015 : 56e Biennale de Venise All the World’s Futures ; Pavillon de l'Azerbaïdjan; Vita Vitale
  • 2017 14e Biennale de Lyon, Mondes flottants ; White is the Color; Diana Thater projette des images de nuages blancs sur les parois d’un espace sombre tandis que des tubes fluorescents émet­tent une lumière blanche si violente qu’elle en dissout les bords de la projection. Bien que ces nuages puissent au premier abord évoquer un ciel transcendant dans une peinture de paysage du XIXe siècle, ils sont en fait le résultat des incendies qui ont ravagé les forêts de Los Angeles en 2001. Thater souligne ainsi le lieu qu’occupe le visiteur en une temporalité donnée, en projetant l’image d’un événement éphémère sur l’architecture géométrique de la Sucrière. Le titre de l’œuvre indique enfin que la lumière blanche n’est pas l’absence de couleur mais bel et bien l’addition de toutes les couleurs combinées.

Galerie

Site de l'artiste

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Chernobyl

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Pavillon de l'Azerbaïdjan; Vita Vitale ; Venise 2015

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White is the color; Biennale de Lyon 2017

Outils personnels

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