Hittite

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Les Hittites sont un peuple ayant vécu, pricipalement en Anatolie ( Turquie actuelle) au IIe millénaire av. J.-C. Ils doivent leur nom à la région dans laquelle ils ont établi leur royaume principal, le Hatti, situé en Anatolie centrale autour de leur capitale, Hattusa. À partir de la seconde moitié du XVIIe siècle avant notre ère, les rois du Hatti construisent un des plus puissants royaumes du Moyen-Orient, dominant l'Anatolie jusqu'aux alentours de 1200 av. J.-C. À partir du XIVe siècle avant notre ère, ils réussissent à faire passer la majeure partie de la Syrie sous leur coupe, ce qui les met en rivalité avec d'autres puissants royaumes du Moyen-Orient : l'Égypte, le Mitanni et l'Assyrie.

Origines

L'histoire et la civilisation des Hittites ont été reconstituées par les chercheurs à partir de la fin du XIXe siècle grâce aux fouilles de sites anatoliens, en premier lieu desquels Boğazköy, où se trouvent les ruines de Hattusa ; des milliers de tablettes cunéiformes documentant plusieurs aspects de la vie politique, religieuse et économique du royaume hittite sont mis au jour. Ces sources ont été complétées par la fouille de nouveaux sites et les apports d'informations concernant des royaumes ayant été en contact avec les Hittites : Égypte, Assyrie, vassaux syriens comme Ugarit et Emar.

La civilisation hittite est la civilisation la plus ancienne à avoir laissé des documents écrits dans une langue indo-européenne, le hittite. Ce qu'on sait sur l'histoire des Hittites provient surtout des archives royales retrouvées dans la capitale, Hattusa, aujourd'hui le village de Bogazköy à deux cents kilomètres à l'est d'Ankara. Ils ont pu organiser leur pouvoir à la fin du XVIIIe siècle avant notre ère en Anatolie, ont constitué, conservé des archives et ont gravé des inscriptions qui donnent des informations indispensables sur leur culture.

Les Hittites ont emprunté à la Mésopotamie l'une de leurs deux écritures, le cunéiforme, qu'ils ont utilisé pour les documents d'archives. Mais la langue, les croyances et les institutions des Hittites sont si différentes de celles des Mésopotamiens que leur civilisation, ancrée en Asie Mineure, apparaît comme distincte de ce domaine. L'autre système d'écriture pratiqué par les Hittites, qui est hiéroglyphique, était utilisé dans des circonstances plus solennelles. Attesté à partir du XVIe siècle, il note une langue proche et différente du hittite, elle aussi indo-européenne, le louvite, qui était également parlé en Anatolie.

Les archives hittites, parmi les plus importantes de l'Antiquité, apportent une documentation précieuse sur des langues et sur des rites pré-indo-européens qui seraient sans elles demeurés inconnus. Elles révèlent aussi, ce qui importe non seulement à la géographie historique mais à la suite de l'histoire, la permanence de certains toponymes à travers les millénaires ; c'est ainsi qu'Ikuwaniya est devenu Konya ; Millawanda/Milawata, Milet . On y trouve des textes de natures très diverses. Les trois quarts d'entre eux sont d'essence religieuse : récits mythologiques, descriptions de fêtes et de rituels, hymnes et prières. D'autres ont un contenu historique ou politique : chroniques, annales, traités, correspondances royales. D'autres enfin ont un caractère juridique ou économique : code des lois, documents cadastraux et donations faites par le souverain. Le plus ancien de ces textes, datant de la fin du XVIIIe siècle, est la Proclamation du roi Anitta.

L'installation des Hittites en Asie Mineure est liée aux migrations de populations de langues indo-européennes, venues de l'est à la fin du IIIe millénaire. Il semble que l'arrivée de ces populations qui comprenaient, outre les Hittites, les Louvites et les Palaïtes, se soit effectuée par des infiltrations progressives, plutôt que par invasion. À cette époque, l'Anatolie centrale était peuplée par les Hattis ; ils occupaient la boucle du Kizilirmak (Halys), région qui a formé ensuite le cœur de l'Empire hittite. Au sud-est habitaient les Hourrites, tandis que des colonies de marchands assyriens prospéraient en Cappadoce. Ces derniers avaient développé un vaste réseau commercial. Leurs archives témoignent avant tout de leur activité économique ; mais certaines montrent que dès le XIXe siècle les Hittites étaient déjà présents sur le plateau anatolien.

Histoire

À la fin du XVIIIe siècle apparaît une principauté hittite, fondée par un nommé Anitta. Son royaume, dont la capitale était Nesa ( Kültepe) est à l'origine d'un des plus puissants empires de l'Orient ancien. Du nom de leur première capitale, les Hittites se nommaient eux-mêmes les Nésites.

À partir du XVIIe siècle, on divise conventionnellement l'histoire hittite en trois époques. Un ancien royaume, du XVIIe au XVe siècle, dont le premier roi, fut Labarna ; l'empire, aux XIVe et XIIIe siècles, fondé par Suppiluliuma Ier, et après deux siècles dits « âge obscur », l'époque néo-hittite, du Xe au début du VIIe siècle, représentée par les principautés cantonnées au sud-est de l'Anatolie.

Hattusa devint capitale sous le règne du roi Hattusili Ier, au XVIIe siècle. Son successeur. Mursili Ier, à peine adolescent, se montra digne de cette confiance en conquérant Alep et Babylone. Mais, après lui, des assassinats bouleversèrent le palais royal et l'État. C'est le roi Telibinu, à la fin du XVIe siècle, législateur, qui, en modifiant la loi de succession au trône, a tenté de mettre fin aux crimes de la cour. Ses lois mettent en évidence un aspect assez démocratique, un millénaire avant la Grèce ou Rome. Telibinu a institué une Assemblée générale des citoyens comme cour suprême de justice, laquelle avait le pouvoir de juger le roi et même de le condamner à mort.

Au début du XIVe siècle, Suppiluliuma Ier, fils de Tudhaliya III, accède au pouvoir après avoir assassiné l'héritier légitime ; sa dynastie, qui comprend neuf rois, a gouverné durant près de deux siècles. C'est Suppiliuma Ier qui a fait du royaume un véritable empire. Il annexe plusieurs provinces, assujettit plusieurs princes et a finalement exercé son pouvoir, directement ou non, sur la plus grande partie de l'Anatolie et au-delà, sur la Syrie du Nord.

Muwatalli II est surtout célèbre par sa participation à la bataille de Qadesh, lors de laquelle il commande les forces hittites contre l'armée égyptienne en 1296, et conclu un traité avec Alaksandu du Wilusa (Ilion/Troie). Pour consolider son pouvoir sur la région égéenne, il fait de Masturi, roi du pays de la rivière Seha, son beau-frère. Les trois derniers souverains de l'empire ont joué un rôle important. Hattusili III, de formation sacerdotale, a débuté son règne en restaurant Hattusa, ses temples et ses archives brûlées par les Gasgas, établis dans la chaîne de montagnes qui borde la mer Noire, ennemis permanents des Hittites. Tudhaliya IV prend Alasiya (Chypre), ce qui nous révèle l'existence d'une flotte hittite à cette époque. Il fut aussi le roi le plus zélé de tout l'empire sur le plan religieux. Il a réuni l'un des polythéismes les plus riches de l'Antiquité. Suppiluliuma II, le dernier roi de la dynastie, est l'auteur de l'inscription de Nisantas (à Hattusa),

Du début du XIIe siècle au début du Xe s'étend une période obscure, comprenant une situation de disette persistante en Anatolie centrale, qui pourrait être liée à une longue période de sécheresse. La plupart des sites archéologiques anatoliens et syriens de cette période présentent des traces de destructions violentes, parfois après leur abandon. Hattusa est ainsi quittée par la cour royale pour un autre lieu inconnu, avant d'être détruite. Les responsables de ces destructions semblent être les Peuples de la Mer en Syrie littorale. La destruction de Hattusa est souvent attribuée aux Gasgas et/ou aux Phrygiens qui investissent le site peu après. Les descendants de la dynastie royale hittite établis à Karkemish et Melid (Malatya/Arslantepe) survivent à l'effondrement du grand royaume et assurent la continuité des traditions royales hittites.

À l'époque néo-hittite, les traditions ont perduré jusqu'au VIIe siècle, entre Tabal (nom assyrien du sud du plateau anatolien), au sud-est de l'Anatolie et en Syrie du Nord, entre les principautés de Melid/Malatya, Azatiwataya/Karatepe, Karkemis/Cerablus, au sein d'une population essentiellement louvite. Les inscriptions hiéroglyphiques bilingues, louvo-phéniciennes, du roi Azatiwatas de Karatepe, colonisée par les Phéniciens, ont joué un rôle essentiel dans le déchiffrement des hiéroglyphes anatoliens.

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Empire Hittite, vers 1275 av JC
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