Hubert Duprat

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Hubert Duprat plasticien contemporain français né en 1957 à Nérac, Lot et Garonne

Biographie et œuvre

Autodidacte, Hubert Duprat s’est fait connaître au début des années 1980 grâce à son travail sur les larves de Phryganes encore appelées Trichoptères qui ont pour particularité de se bâtir un fourreau mobile et composite à l’aide d’accessoires extérieurs présents dans leur milieu de vie (brindilles, feuilles, graviers, grains de sable, sédiments, coquilles de planorbes et autres escargots aquatiques). Spéculant sur les capacités constructives et plus précisément reconstructives de ces larves, Hubert Duprat a imaginé un dispositif expérimental dans lequel il les contraint à travailler à l’aide de matériaux singuliers : des paillettes, des pépites d’or et des fils d’or, des perles ainsi que des pierres précieuses et semi-précieuses taillées en cabochon ou à facettes (diamants, émeraudes, rubis, saphirs, turquoises, opales, lapis-lazuli), les insectes devenant ainsi joailliers et leur écrin pièces d’orfèvreries.

Tel un artiste conceptuel, Hubert Duprat montre depuis une trentaine d’année un désir constant de recouper les champs, d’initier des rapprochements inédits, d’associer connaissances scientifiques, citations mythologiques, allusions symboliques, références littéraires, savoir-faire très divers. Au sein de son atelier-bibliothèque, un laboratoire situé à mi-chemin entre un studio et un cabinet d’amateur, Hubert Duprat feuillette et compulse au gré de ses humeurs des ouvrages traitant aussi bien de littérature, que d’archéologie, d’histoire, de philosophie, d’optique, de sciences naturelles ou encore d’histoire des techniques. Artiste dilettante, héritier d'une tradition artistique héritée de la Renaissance qui ne cloisonne pas les différentes formes d’investigation et de curiosité, l’artiste considère le monde comme un répertoire inépuisable d’images minérales, végétales, animales et culturelles.

Mêlant formation naturelle et artifice, il explore, généralement à contre-emploi, toutes sortes de matériaux, os, ivoire, nacre, or, mica, pâte à modeler, quartz, galet, magnétite, corail, ambre, ébène, marbre, bétons, cuivre, fils de lin, plus ou moins précieux, ou rudimentaires.

Proposant une véritable fusion des arts dits majeurs et mineurs, ses mises en œuvre procèdent de contaminations réciproques, de détournements incongrus, de jeux de correspondances imprévisibles. Matériellement et/ou formellement ambiguës, elles se jouent de nos perceptions (qu’elles soient visuelles, tactiles ou parfois olfactives) en proposant des effets de surfaces via différents assemblages, placages, pavages, différentes marqueteries, mosaïques ou autres techniques de recouvrement. Elles mettent en avant et questionnent le processus, la dimension anthropologique et artisanale du geste qui les a fait naître, une fabrique déléguée aux meilleurs ouvriers qui soient larves ou autres collaborateurs dont les pratiques relèvent souvent des arts appliqués.

Depuis les années 2010, Hubert Duprat a choisi de se faire plus rare en terme de production et de monstration de son travail. Les œuvres de Hubert Duprat déroutent du fait de l’utilisation très singulière des matériaux qu’il expérimente. Ni orfèvre, ni géologue, ni même archéologue, Hubert Duprat convoque pourtant toutes ses connaissances scientifiques et techniques, qui viennent s’ajouter à ses connaissances purement artistiques, pour produire une œuvre qui acquière quelque chose de prodigieux et d’insaisissable qui pourrait évoquer les cabinets de curiosités si elle n’était pas tant ancrée dans une pratique créative des plus contemporaine.

Pour la Biennale de Melle 2018, il expose, dans la nef de Saint Pierre, plusieurs tonnes de magnétites, un oxyde de fer qui se cristallise dans les roches magmatiques et qui doit son nom à sa principale caractéristique, un aimant naturel.

Ces pierres taillées industriellement en cabochon, une fois amassées et démultipliées, acquièrent quelque chose de prodigieux et d’insaisissable. Cette sculpture trouve sa forme par sa seule caractéristique naturelle et fait penser aux cabinets de curiosités où les trésors d’inventivité et de matières déployées semblent concourir à séduire et relever du prodigieux.

À la fois minimales et maniéristes, mystérieuses et complexes, étranges et poétiques, les œuvres sculpturales d’Hubert Duprat touchent aux questions postmodernes de la survivance, de l’actualisation et du réemploi.

Expositions (sélection)

  • 1985 Réfectoire des Jacobins , Toulouse
  • 1989 Villa Arson, Centre national d’art contemporain, Nice
  • 1992 Hôtel Saint-Simon, Frac Poitou-Charentes, Angoulême
  • 1998 Musée Picasso, Antibes
  • 1999 Mamco, Genève
  • 2009 Frac Languedoc-Roussillon, Montpellier
  • 2010 Prisonniers du soleil, Le Plateau, Paris
  • 2013 The Red Queen, Mona, Hobart, Tasmanie
  • 2014 30 ans, Fondation Cartier pour l'art contemporain, Paris
  • 2015 Slip of the Tongue, Punta della Dogana, Fondation Pinault, Venise
  • 2018 Biennale de Melle 2018

Galerie

Site de l'artiste


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Trichoptères
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Magnétites Biennale de Melle 2018
Outils personnels

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