Jean-Pierre Pincemin
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Jean-Pierre Pincemin , né le 7 avril 1944 à Paris, décédé en 2005 est plasticien contemporain français.
Source et compléments sur Jean-Pierre Pincemin
Biographie
Enfant ordinaire, il préfère l'école buissonnière et les aventures de Blake et Mortimer aux leçons et devoirs. Pour le redresser, on l'envoie en pension chez les jésuites, puis on lui fait apprendre le métier de tourneur.
A 17 ans, muni d'un CAP, il entre dans une petite entreprise.
Jean-Pierre Pincemin est autodidacte. Il a pris goût à la peinture en séchant les cours d'esthétique industrielle pour aller au Louvre. Après avoir taté de la pellicule, il se met à la peinture, parce que le galeriste Jean Fournier, qui avait une maison près de celle de ses parents, l'encourage à le faire.
A 23 ans, il commence sérieusement à peindre et abandonne définitivement son métier de tourneur. Peintre, graveur et sculpteur, Jean-Pierre Pincemin expérimente d'abord des opérations et des gestes divers sur la toile : empreintes, teintures, collages, pliages, découpages.
Entre 1962 et 1966, il multiplie les tentatives picturales modernes, de l'abstraction lyrique à l'action painting, en passant par le nouveau réalisme, mais c'est avec la sculpture, discipline à laquelle il reviendra toujours, qu'il se fait d'abord remarquer.
Autour de 1967-1968, il réalise sur des draps des empreintes de planches, de tôles ondulées, de grillages qu'il récupère dans les décharges. C'est son premier chantier sérieux de construction de la peinture. Il la conçoit alors en termes de répétition et de sérialité, il en accuse la matérialité.
Pincemin est proche de Claude Viallat et du groupe Supports/Surfaces, avec qui il va exposer à plusieurs reprises. Avec les membres de ce groupe, il participe à une interrogation sur les conditions et le statut de la peinture. Il mène ensuite une réflexion sur la couleur et l'organisation de la surface colorée en damiers et bandes.
Ensuite viennent les carrés de tissu collés, trempés dans des bains de couleur. Les toiles commencent à ressembler à des tableaux. Elles obéissent à une structure architecturale simple, monumentale, d'arcs et de portes, avec un haut et un bas, une assise, une partition de l'espace, même dans les champs monochromes.
La couleur, sombre, passée à la brosse, y prend toujours plus d'épaisseur et de poids. C'est le temps des "Palissades", des bandes horizontales et verticales qui font penser à des planches ajustées. Dans ces configurations strictes, le geste pictural peut se charger de lyrisme. Les formats deviennent grandioses, à l'américaine.
Jean-Pierre Pincemin figure dans l'exposition "Nouvelle peinture en France-Pratiques/théories", organisée par le Musée de Saint-Etienne, en 1974. Elle réunit les représentants de Supports/Surfaces. Lui s'en détache. Son premier exégète, le critique Bernard Lamarche-Vadel, devait peu après (en 1979) reconnaître en lui un "peintre d'histoire", l'auteur d'une "oeuvre animée d'un puissant motif", d'une "oeuvre prise dans une réflexion sur la peinture dans son sens classique et traditionnel".
A la fin des années 80, tout en poursuivant son travail sur les harmonies et les contrastes chromatiques, il s'oriente vers la représentation, vers l'image et le sujet. Il inscrit des arbres de primitifs italiens, simples et plats, en forme de cyprès, dans un cycle sur "L'Année de l'Inde" , où l'on croise de grosses fleurs à la Warhol, des pattes et des trompes d'éléphants blancs, toute une figuration à motifs incertains, mais aux formes sûres, bien entretenues dans "un équilibre entre la présence d'une image et son absence".
Le peintre navigue alors selon ses caprices, s'inspirant de fables du Moyen Age, de l'imagerie chrétienne ou d'estampes japonaises, après les miniatures indiennes. La découverte de l’aquatinte au sucre en 1988 lui permet une grande souplesse d’exécution, une plus grande liberté comme en témoignent ses réalisations sur le thème de l’arbre et de la feuille.
En 1995, à Liège, il figure la création du monde sur un plafond de 200 m2 à l'hospice du Balloir, en respectant à la lettre le récit biblique.
En 1999, Pincemin montre ses tableaux préférés dans une exposition à la Fondation Coprim, à Paris, puis il participe en 2000 à l'exposition "La peinture n'est pas un genre", qui défend la pratique picturale au Musée des beaux-arts de Tourcoing.
Pincemin donne aussi de drôles de sculptures, énormes parfois, comme cette barrière de béton aux allures de dragon, qui approche les 11 mètres de long. Par contre, d'autres sont faites de petites plaquettes de bois colorées et agrafées comme des éléments d'armure orientale.
Pour cet artiste dont " la grande affaire en peinture est d'aimer la peinture, de ne pas savoir comment peindre, d'inventer des moyens de peindre et assez vite, de pouvoir [s']identifier à la peinture occidentale ", l'art est synonyme de découverte et d'invention. Ce principe, conjugué à d'un besoin absolu de s'inscrire dans la tradition picturale, est le fondement d'une œuvre singulière, d'une grande rigueur logique.
Pincemin déclarait qu'il avait toujours eu "une idée ultraperfectionniste de la peinture : une vision qui est très proche de celle de Véronèse". Il précisait qu'il lui avait fallu dix ans pour apprendre à peindre et pouvoir faire un tableau. Il se disait "archiconventionnel". Et déclarait vouloir "prendre des formes du XXe siècle, la géométrisation, ou même l'abstraction, et les dire dans un langage qui serait pratiquement celui du XVIe siècle".
Jean-Pierre Pincemin est mort le 17 mai 2005 à Arcueil (92)
Expositions personnelles récentes:
- 2001 Rétrospective des gravures au Musée de la Louvière, Belgique
- Musée de Clermont-Ferrand (peintures récentes)
- 2000 Galerie Denise Cadé, New York
- Galerie Oniris, Rennes, FIAC (sculptures)
- Galerie Hélène Trintignant, Montpellier
Voir aussi
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