L'État du monde

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L'État du monde, (O Estado do Mundo ) film portugais à segments, sorti en 2007

Analyse critique

Six réalisateurs s'interrogent sur l'état du monde aujourd'hui. Dans "Luminous People", un groupe de personnes se rendent à des funérailles en bateau et descendent le Mékong. Dans "Germano", un pêcheur et son équipe quittent la baie de Guanabara pour aller pêcher en haute mer. Dans "One Way", le gardien d'un immeuble raconte son voyage au Népal et en Inde. Dans "Brutality Factory", les fantômes hantant un immeuble détruit en Chine viennent raconter leur histoire.

Apichatpong Weerasethakul, le réalisateur thaïlandais de "Tropical Malady", Pedro Costa, le réalisateur portugais de "En avant jeunesse", Chantal Akerman, la réalisatrice belge de "La Captive", ainsi que trois autres confrères venus respectivement du Brésil, de l'Inde et de la Chine, témoignent de la réalité du monde telle qu'ils la perçoivent aujourd'hui. Un diagnostic qui a bien sûr aussi pour ambition d'interroger l'avenir.

Dans Tarrafal de Pedro Costa, des prisonniers politiques périssent à petit feu sur l'île de Santiago, la densité des images captive, dans des bicoques délabrées ou des jardins à flanc de colline. Un immigré capverdien s'entretient avec des défunts. Conversations insolites, où il est question d'histoires de famille, de superstitions, du diable, mais sur un ton presque badin. Les couleurs, les visages, les voix, tout ici renferme une force d'expressivité qui s'accorde parfaitement à la durée courte.

Chantal Akerman a fait le voyage jusqu'en Chine pour tourner Tombée de nuit sur Shanghai, Mona Lisa y copine avec un dessin animé, tandis que Chopin se frotte à la musique américaine. Le segment tient en trois ou quatre longs plans, tournés en extérieur dans le port de Shanghai, sans parole aucune. Ce sont des images d'images, celles projetées un peu partout sur les façades des gratte-ciels ou sur les bateaux qui passent, transformés en écrans géants. Un flot ininterrompu d'icônes pixellisées dans un vaste brouhaha. Une sorte d'hyper-télévision monstrueuse, où des tableaux de Manet et de Léonard de Vinci côtoient des chanteurs de variété ou des reportages d'actualité.

Fiche technique

  • Titre original : O Estado do Mundo
  • Réalisation et scénario (d'après une idée de António Pinto Ribeiro)
  • Producrion : Luis Correia
  • Images
    • Carlos Arango de Montis (segment "Germano")
    • Pedro Costa (segment "Tarrafal")
    • Avijit Mukul Kishore (segment "One Way")
    • Jean Sébastien Lallemand (segment "Brutality Factory")
    • Apichatpong Weerasethakul (segment "Luminous people")
    • Tieqiang Zhang (segment "Brutality Factory")
  • Durée :105 minutes
  • Dates de sortie :24 mai 2007 (Cannes)
    • Portugal 16 juin 2007
    • France 20 février 2008


Retrouvez tous les détails techniques sur la fiche IMDB


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Segment "One Way" de Ayisha Abraham


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Segment "Tombée de nuit sur Shanghai" de Chantal Akerman

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