Le Discours d'un roi

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Le Discours d'un roi (The King's Speech), ou Le Discours du roi au Québec, film britannique réalisé par Tom Hooper et sorti en 2010.

Analyse critique

Dans les années 1930, au Royaume-Uni, le prince Albert, deuxième fils du roi George V, vit un grave problème de bégaiement. L'abdication de son frère aîné Édouard VIII l'oblige à monter sur le trône sous le nom de George VI. Or le roi doit s'exprimer en public. Sur l'insistance de sa femme, il rencontre Lionel Logue, orthophoniste australien aux méthodes peu orthodoxes. Malgré les réticences du prince, la méthode de Logue fonctionne. Albert doit surmonter ses difficultés de langage pour prononcer, en septembre 1939, le discours radiophonique d'entrée du Royaume-Uni dans la guerre contre l'Allemagne lors de la Seconde Guerre mondiale.

Ce film a cumulé les Oscars, avec une recette qui a fait ses preuves. Un grand et noble sujet, d'autant plus noble qu'il s'agit, ici, du roi d'Angleterre George VI, e père d'Elisabeth et, plus précisément, de son combat édifiant pour vaincre le bégaiement. Les décors et les costumes sont éblouissants. Il ne manque pas une tapisserie aux salons d'apparat de Buckingham Palace, pas un brandebourg à l'uniforme du monarque. Au point que la reconstitution des années 1930 devient un corset trop serré pour la mise en scène au premier degré et platement illustrative de Tom Hooper.

Le premier rôle est par définition propice à la performance d'acteur. Simuler un handicap, d'une fonction caractéristique de l' acteur, sa diction, est un challenge formidable pour celui qui est appelé à défendre ce rôle. Colin Firth, déjà récompensé aux récents Golden Globes est, de fait, bluffant. Il parvient à restituer la gêne physique du bégayeur sans jamais le ridiculiser.

Les affrontements à fleurets de moins en moins mouchetés entre le souverain et son orthophoniste très particulier, irrésistible de malice quand il houspille son auguste patient, donnent les meilleures scènes, les plus satiriques. Mais à trop se focaliser sur les efforts acharnés du roi pour retrouver une élocution normale, le réalisateur néglige son thème le plus intéressant : l'emprise de la communication moderne, alors naissante, sur la politique.

Plus gênant, il peine sur la scène clé du film, le fameux « discours » d'appel à la résistance contre le nazisme que George VI parvint à prononcer (presque) sans trébucher, au micro de la BBC, en septembre 1940. Une seule chose devrait compter à ce moment crucial, la voix hésitante, puis libérée, du roi. Mais cette voix, on l'entend de plus en plus mal : Tom Hooper la noie sous la grande musique. On n'en oublie du coup, que, comme pour tous les discours d'un souverain britannique, aucune ligne n'est écite par celui qui la prononce. Ce film multi-récompensé à Hollywood n'est qu'un brillant exercice de style.

Distribution

  • Colin Firth : Albert dit « Bertie », duc d'York et futur George VI
  • Geoffrey Rush : Lionel Logue, orthophoniste
  • Helena Bonham Carter : Elizabeth Bowes-Lyon, épouse du duc d'York
  • Guy Pearce  : Édouard dit « David », prince de Galles et futur Édouard VIII
  • Michael Gambon  : George V
  • Timothy Spall  : Winston Churchill
  • Jennifer Ehle : Myrtle Logue
  • Derek Jacobi  : Cosmo Lang, archevêque de Canterbury
  • Anthony Andrews  : Stanley Baldwin, Premier ministre
  • Eve Best : Wallis Simpson, maîtresse américaine d'Édouard VIII
  • Freya Wilson : la princesse Elizabeth
  • Ramona Marquez : la princesse Margaret
  • Roger Parrott : Neville Chamberlain, nouveau Premier ministre

Fiche technique

Le titre original a une signification plus subtile que le titre français car le mot speech prend le double sens de discours et d'élocution.

  • Titre original : The King's Speech
  • Titre français : Le Discours d'un roi
  • Réalisation : Tom Hooper
  • Scénario : David Seidler
  • Direction artistique : Netty Chapman
  • Image : Danny Cohen
  • Montage : Tariq Anwar
  • Musique : Alexandre Desplat
  • Production : Iain Canning, Emile Sherman, Gareth Unwin, Geoffrey Rush
  • Sociétés de production : See-Saw Films, Bedlam Productions
  • Durée : 118 minutes
  • Dates de sortie : 10 septembre 2010 (Festival International du Film de Toronto)
    • France : 2 février 2011

Récompenses


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