Marie-Ange Guilleminot

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Marie-Ange Guilleminot plasticienne contemporaine française née à Saint-Germain-en-Laye en 1960. Elle vit et travaille à Paris.

Très présente sur la scène artistique internationale, au Canada, en Israël, au Mexique, aux États-Unis, et au Japon, elle a participé à de grandes expositions en France, notamment « Le Paravent » au Centre d'arts plastiques contemporains de Bordeaux (1998), ou « jour de Fête » en 2000 au Musée national d'art moderne Centre Georges Pompidou à Paris.

L’objet est au centre du travail de Marie-Ange Guilleminot, elle le transforme, lui attribue de nouvelles fonctions à la fois objet du quotidien et uvre d’art. C’est le cas de Cauris, évoluant de la forme du coquillage à la fonction de sac à dos. Marie-Ange Guilleminot transmet au spectateur les étapes de ce pliage, lors des « Salons de Transformations ». Ainsi Marie-Ange Guilleminot utilise les objets qu’elle a créé ou transformé comme médium entre l’oeuvre, l’artiste et le spectateur.

À Saché, Marie-Ange Guilleminot a poursuivi un travail entrepris en 1999 sur la collection de chaussures du Bata Schoe Museum à Toronto. Menant une véritable recherche scientifique, et multipliant les relevés : chaque chaussure a été photographiée de profil, à la même échelle, prenant presque l’aspect d’un dessin, dont les formes peuvent s’apparenter à des meubles ou à une architecture. À l’Atelier Calder Marie-Ange Guilleminot a débuté la réalisation des prototypes des semelles de chaussures, en les réinterprétant à sa façon.

Le choix des différents modèles a été établi d’après la structure spécifique de chaque chaussure. Leurs différences fondamentales impliquent une stature spécifique, une marche, mais également le moyen de comprendre à travers un objet usuel, une culture, une époque. Les prototypes des semelles reconstituées fonctionneraient comme autant de formes empreintes de la mémoire chaque objet, « détachable et rattachable » où pourront s’inscrire leur devenir, aux pieds des visiteurs invités à les essayer au sein des « Salons de transformation ».

C’est au musée des Beaux-arts de Calais que Marie-Ange Guilleminot à travers une grande exposition personnelle rassemblant tous ses Projets, elle a choisi de présenter tous ses objets qui lui permettent d’établir une relation aux autres. Marie-Ange Guilleminot excelle dans cette relation, la présentant comme principe, objectif et moyen de création et d’inspiration. Tout confirme ici, qu’il est question de passages, de transmettre des émotions, de transformer pour comprendre.

Œuvres vidéo

  • 1993 : Mes poupées
  • 1994 : Gestes (Tel-Aviv); l’artiste offre ses mains au visiteur anonyme à travers une cloison
  • 1995 : La Démonstration du Chapeau-Vie; un tube textile se métamorphose en pull, robe, sac de couchage
  • 1997 : le sac évolutif Le Cauris

Marie-Ange Guilleminot exprime la vulnérabilité des corps et des êtres, la fragilité et l’ambiguïté inhérentes à toute relation. Le corps de l’artiste, «utilisé comme matière brute», et le vêtement, à la fois double peau, chrysalide fragile, s’exposent et nous exposent à une relation troublante et transgressive : celle d’un échange profondément intime, tactile. L’artiste met son corps en jeu, l’offre au regard, au geste impudique, troublé ou embarrassé du regardeur invité à établir un échange. De cette double relation de confiance et d’abandon, de cet usage du corps comme vecteur de communication vers l’Autre, émane un érotisme qui renvoie chacun à sa sexualité, à ses propres limites.

Marie-Ange Guilleminot cultive l’ambiguïté et soulève le voile de l’intime, de l’interdit. Dans sa vidéo Mes poupées, elle caresse inlassablement un sachet de tissu calé entre ses jambes, avec douceur, ambivalence. L’absence de visage, anonyme le corps et rend possible l’identification. Référence au monde de l’enfance, cette «poupée» manipulée avec sensualité suscite trouble, désir et culpabilité chez le regardeur-voyeur. Réalisées avec des collants en lycra emplis de sables ou de graines, couvertes d’un talc protecteur, les poupées existent également en tant qu’objets offerts à la manipulation de l’utilisateur, supports de la projection de ses désirs.

Livres

  • Le livre infini

Ce cinquième Livre infini s’inscrit dans le cadre de l’œuvre de Marie-Ange Guilleminot au titre de la Commande publique pour la commune de Magny-les-Hameaux : Lieu de mémoire. Il a été réalisé par Pierre Leguillon, artiste invité, avec les élèves de la Classe de CM2 de l’Ecole Louise Weiss pour l’année scolaire 2008–2009. Le projet fut conduit et coordonné par Gilles Amiel, directeur de l’Ecole Louise Weiss et instituteur. La mise en page et l’impression du livre ont été confiées à Aline Girard, sa reliure à Julie Auzillon

  • Présentation du projet « Le Livre de seuil »

Un projet de Marie-Ange Guilleminot pour l’école Sainte Ursula à Laken, en Belgique sur une invitation de Vlaams Bouwmeester (Marcel Smets)dans le cadre d’un projet d’interventions dans les écoles flamandes, associant à chaque fois un artiste et un projet d’architecte (Tom Thys et Adinda Van Geystelen)

Commande publique

  • Le jardin mémorial de Magny-les-Hameaux.

Films

  • L'oursin, film de Gilles Coudert (8 min / 2005 / a.p.r.e.s production) Captation de la performance de l’artiste Marie-Ange Guilleminot dans le cadre de l’exposition Contrepoint au Musée du Louvre.

Expositions personnelles

  • 1997 : Galerie Chantal Crousel avec l'atelier des enfants du Centre Georges Pompidou, Paris, France.
  • 1998 : Capc Musée d'Art Contemporain, Bordeaux, France
  • 1999 : Santa Monica Museum of Art, Etats-Unis
  • 2000 : The Fabric Worshop and Museum, Philadelphie
    • Ikon Gallery, Birmingham, Angleterre
  • 2001 : Atelier Calder, Saché, France / Musée des Beaux-Arts et de la Dentelle, Calais, France
  • 2002 : Galerie Erna Hécey, Luxembourg
    • Art Metropole & The Bata Shoe Museum, Toronto, Canada
  • 2004 :Galerie Masataka Hayakawa, Tokyo, Japon
  • 2005 : Kyoto Art Center, Kyoto, Japon
    • Nevers-Hiroshima; Hiroshima City Museum of Contemporary Art, Hiroshima, Japon

Galerie

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1998: Les Vêtements blancs d'Hiroshima
En 1998 j'ai visité pour la première fois le Musée Monument à la Paix d'Hiroshima. Au cours de cette visite, j'ai été saisie par deux éléments : le livre de M. Hiromi Tsuchida, Hiroshima Collection, livre que j'ai découvert à la librairie du musée et qui contient un choix de vêtements des victimes de la bombe atomique donnés par leurs familles et les vêtements authentiques des victimes exposées dans le musée. Le livre et les vêtements m’ont incité à un désir d'agir et d'assumer ma responsabilité à l'égard de l'événement que représente la bombe atomique. Depuis lors, j'ai commencé un travail intitulé dans une premier temps la Collection Hiroshima, œuvre nommée d'après le livre de M. Hiromi Tsuchida.
Aujourd'hui le titre est : Les vêtements blancs d’Hiroshima.

En créant Les vêtements blancs d'Hiroshima je tente de transmettre et de transformer ce que j'ai reçu du livre d'Hiromi Tsuchida et des vêtements des victimes, à savoir la responsabilité de rappeler à chaque personne concernée ce qui échappe à la mémoire, la tragédie de la bombe atomique, dans le contexte de la vie quotidienne hors du musée.

Les authentiques vêtements des victimes, sont des «articles» qui ont survécu à la destruction du corps de celui qui les portait léguant cette expérience limite. Ce sont des témoins. A la différence de reconstitutions comme celles qui utilisent des mannequins et un modèle architectural, les vêtements ne sont pas une représentation du passé. La reconstitution pose un problème : l'expérience de la bombe atomique est exclusivement exposée pour être consommée comme spectacle par le présent. Par contre, les vêtements ont été jadis en intimité avec le corps de la victime et l'ont protégé. Et pour cette raison ils ont partagé le sort de la victime le 6 Août 1945. Puisque le corps blessé n'a pas survécu, son absence persiste dans le vêtement/témoin détérioré comme quelque chose qui ne pouvait être récupéré. En d'autres termes, une absence permanente, non récupérable, est inscrite sur le vêtement.
Marie-Ange Guilleminot (Galerie Erna Hecey)
Dossier complet en PDF

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2009 : Mes Robes
Chacune des pièces qui constituent la série Mes Robes a été réalisée sur mesure, par et pour l’artiste. Ces pièces uniques, faites pour un seul corps, correspondent chaque fois au développement d’un projet. La robe, objet de rêve, devient l’enveloppe du corps dans un moment réel et, en le protégeant, lui permet d’être affecté par ce qui l’entoure. Ces robes acquièrent ainsi une mémoire des événements qu’elles ont subis. Elles sont atemporelles pourtant, et universelles, aussi bien à leur place dans un château que dans un décor orientaliste où l’artiste les a portées.

Outils personnels

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