Saint-Sauveur-in-Chora

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Saint-Sauveur-in-Chora (nom local: Kariye Kilisesi, Kariye Camii, actuellement Kariye Müzesi ) est un des plus beaux exemples d'église byzantine. L'église est située à Istanbul, dans le district occidental d'Edirne Kapı. En 1511, l'église estt convertie en mosquée par les Turcs Ottomans ; elle devient un musée en 1948. L'intérieur est couvert de fines mosaïques et de fresques. Son plan en croix grecque sert, jusqu'au XVIIIe siècle, de modèle à toutes les églises orthodoxes d'Istanbul.

Histoire

L'église, construite au Ve siècle, était située en dehors du mur de Constantin construit au IVe siècle. Le nom grec de l'église est éἡ Ἐκκλησία του Ἅγιου Σωτῆρος ἐν τῇ Χώρᾳ(hē Ekklēsia tou Hagiou Sōtēros en tē Chōra). Le terme tē Chōra, qui signifie « dans les champs », devint par la suite le diminutif du nom de l’église. Quand le mur de Théodose est érigé en 414, l'église se retrouve à l'intérieur du système défensif de la ville, mais garde le nom de in Chora.

La majorité de ce qui est visible aujourd'hui date de 1077-1081, quand Maria Ducaina, la belle-mère d’Alexis Ier Comnène, fait reconstruire l'église en croix grecque inscrite, un style apparu au XIe siècle, qui sert de modèle pour les églises orthodoxes jusqu'au XVIIIe siècle.

Au début du XIIe siècle, l’église souffrit d'un écroulement partiel, peut-être dû à un tremblement de terre. Elle est reconstruite par Issac Comnène, le troisième fils d’Alexis. Cependant, ce n’est qu'après la troisième phase de construction, deux siècles plus tard, que l'église acquiert la forme que nous lui connaissons aujourd’hui. Le puissant homme d'État Théodore Métochitès dote l’église de la plupart de ses magnifiques mosaïques et fresques. Cette décoration impressionnante est exécutée entre 1315 et 1321. Les mosaïques sont une des meilleures illustrations de la Renaissance artistique sous les Paléologues. En revanche, bien que nous connaissions bien les commanditaires de ces œuvres, les exécutants en restent inconnus.

En 1328, Métochitès fut exilé par Andronic III Paléologue, mais il fut autorisé à revenir à Constantinople deux ans plus tard en tant que moine de la congrégation de la Chora.

Après la conquête de Constantinople par les Ottomans, l’église est transformée en mosquée en 1511 par Atık Ali Paşa, grand vizir de Bayezid II. À cause de l’interdiction qui est faite de représenter l’Homme dans l'Islam, les mosaïques et les fresques sont recouvertes de chaux, mais ne sont pas détruites.

En 1948, Thomas Whittemore et Paul A. Underwood, du Byzantine Institute of America et du Dumbarton Oaks Center for Byzantine Studies, ont supervisé un programme de restauration. L'édifice cesse alors d’être une mosquée. En 1958, il fut ouvert au public en tant que musée.

Le bâtiment

L’église est de petite taille, comparée aux autres églises d’Istanbul (sa surface est de 742,5 m²), mais sa relative petite taille est compensée par la majesté de l’intérieur, comme c’est souvent le cas dans l’architecture byzantine. Le bâtiment se compose de trois zones principales : le hall d’entrée ou narthex, le corps principal de l’église ou naos, et la chapelle attenante ou parecclésion. Le narthex se divise en deux parties : le narthex intérieur ou esonarthex et le narthex extérieur ou exonarthex. La séparation entre les deux est nette. Elle est due à la réfection de l’église, l’esonarthex faisant alors partie de la construction originale.

Le bâtiment a six dômes, deux dans l’esonarthex, un dans le parecclésion et trois dans le naos. La plus grande coupole, d’un diamètre de 7,7 m, se trouve au centre du naos.

La décoration intérieure

Les mosaïques et les fresques présentées au musée sont en quantité et en qualité les œuvres picturales parmi les plus importantes de celles léguées par les artistes byzantins. Elles ont été réalisées à peu près au temps de Giotto. On peut noter des similitudes avec le réalisme et la vitalité qui sont la marque de la pré-Renaissance, mais à l'examen des détails de l’exécution, les différences se révèlent importantes et les peintures italiennes de cette époque ne partagent pas le trait traditionnellement très stylisé de l’art byzantin. Les mouvements gracieux des personnages donnent à leurs représentations une légèreté et une élégance incomparables, par ailleurs soulignées par une coloration fraîche. De plus, la vaste gamme de thèmes bibliques donne une idée de la force créatrice des maîtres byzantins, malgré l’ordre iconographique imposé. Le thème principal de ces mosaïques riches de détails est l’incarnation de Dieu en Homme et le salut apporté aux Hommes. La résurrection du Christ, motif central des fresques de la chapelle funéraire, vient compléter cette notion de salut.

Le narthex

À l’entrée dans l’église, le regard est attiré par la représentation du Christ Pantocrator au-dessus du portail du narthex intérieur. En opposition au-dessus de l’entrée principale, se trouve la Vierge Marie : la réfection de l’église a ainsi été consacrée au Christ et à Marie. Après avoir franchi le narthex extérieur, on peut voir la mosaïque représentant le bienfaiteur de l’église, Théodore Métochitès, agenouillé, la présentant au Christ. Deux icônes en mosaïque de saint Pierre et saint Paul flanquent le passage.

La coupole sud montre un Christ Pantocrator et sa généalogie, celle au nord présente Marie et ses ancêtres. Dans la voûte sous la coupole de l’esonarthex, le cycle, qui comptait originellement 20 scènes, commence par la vie de Marie qui était très populaire au Moyen Âge. Le cycle d’images dans le narthex extérieur commence par l’enfance de Jésus et se poursuit dans le narthex intérieur par la représentation des miracles publics du Christ. Il faut noter que l’histoire de la vie de la Sainte-Vierge n’est pas relatée dans la Bible, mais elle est tirée d’apocryphes postérieurs. Dans le narthex intérieur, on voit des scènes, parmi lesquelles la naissance de la Sainte-Vierge, ses premiers pas, l’annonce faite par Gabriel à la Sainte Vierge comme quoi elle va avoir un bébé, le don de laine pour la confection de la couverture destinée à recouvrir le temple.

A gauche, on voit des scènes telles que la naissance de Jésus-Christ, le recensement de la population devant le préfet, la vue de l’ange proposant à Joseph de prendre Marie et de partir, l’augmentation du pain, la transformation de l’eau en vin, à droite des scènes comme celles des rois mages apportant la nouvelle de la naissance de Jésus, de personnes paralysées retrouvant la santé et du massacre des enfants.

Le naos

La Dormition de la Vierge (ou Koimesis de la Vierge) est représentée sur une mosaïque au-dessus de la porte centrale de la nef. L’enfant que tient le Christ derrière elle symbolise son âme. Cette mosaïque de composition classique est l’unique représentante qui nous soit parvenue d’un ensemble de mosaïques représentant les Douze Fêtes, qui occupaient toute la nef. Sans mobilier et dépourvue d’autres décorations, le naos ne laisse plus à voir que les marbres qui le décorent et donne une impression de froideur, froideur renforcée par les tons bleus et verts des veines du marbre ainsi que le faible éclairage.

Le parecclésion

Les murs et les plafonds du parecclésion sont principalement recouverts de fresques. Au fond du parecclésion se trouve notamment le chef-d’œuvre de l’église : une fresque représentant la Descente aux Enfers ou Anastasis.

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