Thomas Feuerstein

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Thomas Feuerstein plasticien contemporain autrichien né en 1968 à Innsbruck (Autriche)
Il vit et travaille à Vienne (Autriche)

Biographie et œuvre

Thomas Feuerstein a étudié l'histoire de l'art et la philosophie à l'Université d'Innsbruck de 1987 à 1995. De 1992 à 1994, il a été coéditeur du magazine Medien.Kunst.Passagen. En 1992 et 1993, il a travaillé sur des missions de recherche sur l'espace électronique ainsi que sur l'art et l'architecture. Depuis 1997, il a occupé des postes de conférencier et de professeur invité à l' Université des arts appliqués de Vienne , à l' Université des arts de Berne , à la F+F School for Art and Media Design de Zurich , à l'Université Mozarteum de Salzbourg et à l' Université d'Innsbruck .

Les expositions de Thomas Feuerstein peuvent donner l’impression de plonger plutôt dans un laboratoire scientifique que dans un contexte artistique. Les processus biochimiques sont, au vrai sens du mot, le bouillon de culture de ses objets, installations, tableaux et autres dessins. Associés à des enseignements tirés de la philosophie, de la littérature, de la politique et de l’économie, ils donnent naissance à une œuvre d’une très grande complexité.

Sa démarche repose sur la confrontation du matériel et du symbolique. Du matériel dont relève notre cerveau et du symbolique dont est pétrie notre raison. Nous réagissons à ces confrontations, sous l’impulsion de la perception et de l’émotion, en faisant naître des questions qui relient le biologique et le social. Par ces installations, nous laisse entendre que l’avancée scientifique, sur la question de la vie, a pour limite le recul du mystère.

Le travail de Feuerstein implique des processus et des transmutations numériques et biochimiques, avec des matérialités spécifiques jouant un rôle central. Les processus et les matériaux sont utilisés à la fois comme porteurs de sens et de narrations et sous forme de matériaux, et deviennent finalement des agents dans l'art.

Feuerstein a développé à cet effet la méthode artistique de la « narration conceptuelle ». A la frontière entre nature, art et science, les œuvres de Feuerstein mettent en mouvement des cycles pataphysiques de production de sens et de possibilités. Les œuvres contiennent des références pataphysiques à Alfred Jarry, Raymond Roussel ou Marcel Duchamp. Contrairement à la pataphysique historique , les machines, les appareils et les méthodes scientifiques ne sont pas seulement attribués des significations métaphoriques et symboliques, mais utilisés pour des processus réels.

Depuis la fin des années 1980, Feuerstein a développé un art algorithmique et cybernétique. D'abord dans le prolongement de l'art abstrait et de la poésie concrète, il utilise dès le début des années 1990 des logiciels pour traiter les données en ligne : Hausmusik (1993) transpose les données boursières en musique de chambre, Realdata Stampede (1994) convertit les données d'actualité en beats techno, Manifesto (2009) dessine un nuage à partir des données du marché de l'assurance du Lloyd's de Londres . Proustmachine (1994) ou Borgy & Bes (2008) utilisent des réseaux de neurones artificiels pour générer des textes littéraires et des dialogues linguistiques.

Les œuvres numériques de Feuerstein examinent la culture cybernétique dans le contexte de l'économie, de la politique et du posthumanisme. À cette fin, il développe une démonologie cybernétique qui, basée sur le démon grec, étudie l'informatisation culturelle du démon Maxwell aux processus de serveur jusqu'au big data et à l'IA.

Pour la biennale de Lyon 2019, Feuerstein s'inspire du mythe de Prométhée, le Titan Prométhée a volé le feu pour le transmettre aux humains. En représailles, les dieux le condamnent à avoir le foie dévoré chaque jour par l’aigle du Caucase, chaque nuit le faisant renaître. Prometheus Delivered [Prométhée délivré] est le récit matérialisé, entre science-fiction et mythologie, utopie et dystopie, d’une lente disparition. Une sculpture de marbre, représentant Prométhée enchaîné, est lentement décomposée par des bactéries mangeuses de pierre. En parallèle, des cellules hépatiques humaines sont nourries des mêmes bactéries afin de cultiver un foie artificiel pour Prométhée. Fermentées et distillées, elles produisent une boisson alcoolisée.

Expositions (sélection)

2019 Prometheus Delivered [Prométhée délivré] 15e Biennale d'art contemporain de Lyon, Là où les eaux se mêlent
2016 STAR JELLY, 401contemporary, Berlin
2012 BIOS - Konzepte des Lebens in der zeitgenössischen Skulptur, Georg-Kolbe-Museum, Berlin
- CHAOS!' Komplexität in Kunst und Wissenschaft, Eres Stiftung, München
2011 Declining Democracy, Palazzo Strozzi, Florence
2010 Malerei: Prozess und Expansion, MUMOK, Vienne (Autriche)
2009 CELLA - Strukturen der Ausgrenzung und Disziplinierung, Complesso Monumentale di San
2008 Version bêta, Centre pour l´image contemporaine, Genève
2005 Focus Utopia, Galerie Lelong, Zurich, Suisse
1997 Unendliche Räume , Galerie an der Brücke, Lienz (Autriche)
1993 Artificial Identity, Mediengalerie, Innsbruck
1989 Bei Ausstellung untersagt, Kunsthalle Innsbruck